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Commentaire de Cateaufoncel3

sur Little Big Horn par David Cornut


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Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 16 octobre 2018 12:55

Gosse, lecteur passionné de Fenimore Cooper, Jack London., J.-O. Curwood puis fan de westerns sur le tard, c’est-à-dire à partir de 15 ans, jusque vers mes 20 ans, On m’avait prévenu, le western, c’est idiot, il y a des types qui tirent  50 coups de revolvers sans recharger. Je le répétais à qui voulait l’entendre.

 

Un jour un concours de circonstances, la résistance un peu émoussée sans doute, je me retrouvai assis dans un cinéma qui repassait des films pas trop anciens. C jour-là il projetait Coup de Fouet en retour, de John Sturges, je ne connaissais pas, aujourd’hui encore…,. J’aimais le cinéma, pas la sodomisation de diptères sur grand écran. Je ne voyais que les hommes, les vrais mâles. Les Ladd, Stewart, pathétique pignouf dans L’homme qui tua Liberty Valance, Peck, Bogarde, Cliff, cent autres dont j’ai oublié le nom, étaient tricards dans mon univers celluloïdal. Dans certains films, je trouvais Gary Cooper, limite limite et il faudrait que je revisionne Les Quatre fils de Katie Elder, Rio Bravo – que j’ai vu cent fois -, et Cinq cartes à abattre, pour comprendre comment le latin lover Dean Martin a pu franchir l’obstacle du conseil de révision…

 

Aujourd’hui, il m’est facile de mettre des mots sur mes préférences masculines, je n’aimais pas les hommes beaux, mais les gueules, les Wayne, les Mitchum, les Mature (Victor, pour ceux qui regardent trop YouPorn), les Marvin, les Devane, des gonzes que personne ose imagine descendant dans la rue contre le réchauffement climatique.

 

Si ça c’était trouvé, j’aurais envoyé au bûcher tous les jeunes premiers du monde, si ça avait été la condition du financement d’une super-super production de 5-6 heures, Le voyage au bout de la nuit avec Gabin, Belmondo, Ventura, Blier (Bernard), Pousse, Dalban, Gert Fröbe, le Castigliano diabétique de 100 000 dollars au soleil, Paul Meurisse où avais-je la tête ?, Et puis alors, ça c’est pour le fun, histoire de conclure en beauté, Franck Villard :

 

Gabin : Je t’envoie un mec, cette semaine.

Françoise Rosay : - Comment je le reconnaîtrai ?

Gabin :
- Un beau brun avec des petites bacchantes, grand, l’air con

Françoise :
- Ca court les rues les grands cons

Gabin :
- Ouais mais celui-là, c’est un gabarit exceptionnel, si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon, il serait à Sèvres.

(…)

Villard :
- C’est marrant que vous m’ayez reconnu tout de suite…

Françoise Rosay : - On m’avait fait un portrait parlé, je pouvais pas me tromper

 

Un plus loin, au moment où Villard (44 ans à l’état-civil !) s’en va, elle lui tend un petit billet : - Tiens môme pour tes cigarettes !

 

Mon vrai passage préféré, il se situe en amont, c’est le portrait du même Villard par Bernard Blier : - …j’aime autant vous dire que pour moi Monsieur Éric (Eric Masson, le personnage) avec ses costards tissés en Écosse à Roubaix, ses boutons de manchettes en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, et ben c’est rien qu’un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation. Parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons. Et encore les rois, ils arrivent à l’heure. » 

 


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