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Little Big Horn par David Cornut

Par un brûlant dimanche d’été de juin 1876, au coeur de l’Ouest américain, les amérindiens, plus précisément une coalition de Cheyennes et de Sioux emmenés par Sitting Bull et Crazy Horse, affrontent le 7ème de Cavalerie de l’armée des Etats-Unis d’Amérique commandé par George Armstrong Custer. Ce dernier et deux cents soixante-sept de ses hommes périssent au cours de cette bataille, l'une des plus connues de la guerre des Blacks Hills et de l’histoire de ce très jeune pays. Dès que les faits sont révélés, cette terrible défaite se voit « propulser au rang de mythe identitaire des Etats-Unis ». Avec cet ouvrage consacré à Little Big Horn, sous-titré autopsie d’une bataille légendaire, David Cornut ouvre l’un des dossiers les plus controversés de l’histoire américaine.

Immédiatement, le responsable du désastre est trouvé : « tout le monde, à l’exception de certains officiers et de particuliers, s’accorda à dire que le désastre de Little Big Horn reposait sur une seule paire d’épaules, celle de George Armstrong Custer ». C’était aller un peu vite en besogne. Mais comme toujours en pareil cas, beaucoup désirent trouver un coupable et le plus rapidement possible. De plus, la simplification outrancière ravit la masse et l’accusation d’un seul individu permet d’éviter de pointer du doigt l’ensemble des responsables. Nous en reparlerons.

Le livre est très enthousiasmant. Il présente les différentes données du problème de manière très pédagogique. Tout d’abord, l’auteur nous plonge littéralement dans cette Amérique, à la fois brutale et fascinante, des cowboys et des Indiens. Il revient sur le parcours et les compétences militaires de Custer, tout en exposant en parallèle la véritable situation des tribus indiennes concernées. L’historien nous permet de suivre les préparatifs de la campagne militaire de 1876. Il narre aussi la vie de « Taureau assis  » et de « Cheval fou ». Ces éléments biographiques permettent de comprendre leurs parcours, leurs motivations et surtout leurs compétences, notamment celle de meneur d’hommes. Ensuite, nous sommes au coeur de l’affrontement avec un descriptif très minutieux et haletant des épisodes guerriers. On croirait lire un journal de campagne rédigé sur le vif par un soldat, tant le rythme se montre emporté et les descriptions immersives. Enfin, dans une dernière partie l’auteur s’attarde sur les conséquences de Little Big Horn pour les vainqueurs et les vaincus.

Quand les Indiens se battent entre eux ou contre « les visages pâles », il ne faut pas ignorer que : « le combat est rarement propre, car il n’existe pas de loi de la guerre (protection des prisonniers, des blessés et des civils) dans les Plaines  ». L’auteur ne le souligne pas, mais la donne fut identique en Europe pendant de nombreux siècles… Ceci étant dit, les Indiens ne sont pas des soldats mais des véritables guerriers. Effectivement, ils maîtrisent réellement l’art de la guerre. De plus ils savent parfaitement s’adapter aux différentes contraintes, géographiques ou climatiques, de leur environnement.

Custer avait dit : « s’il est de mon devoir de tomber au service de mon pays et de ses droits, qu’il en soit ainsi ». Quand il pensait cela, il ignorait sûrement que cela arriverait. Toutefois, l’action de son administration dans les plaines relève-t-elle du bon droit ? Nous ne le pensons pas, mais c’est un autre sujet… 

Custer ne fut pas une tête brûlée, ni un inconscient, encore moins un officier médiocre. N’imaginons pas le contraire : le talent militaire de Custer ne peut être comparé à celui de Napoléon ou de César, ni même au meilleur stratège de son époque le général Lee. Cependant, il connaissait très bien son métier. Sa défaite a finalement transformé voire déformé son image pour des décennies : « devenue héroïque dès sa mort à l’âge de 36 ans, sa légende a été considérablement écorchée après 1960 par la guerre du Vietnam et l’attachement du public à la cause des minorités éthiques ». Cornut poursuit son analyse : « dès lors, le brave de Little Big Horn s’est transformé en Attila d’un autre âge dont la haine à l’encontre des indiens est inépuisable », au mépris de la réalité historique selon la vision défendue par l’auteur. 

Ne soyons pas surpris de lire que les termes de «  tueurs de squaw, tête jaune, cheveux jaunes, longue chevelure  » sont des surnoms attribués à Custer alors que celui-ci, en réalité, ne fut jamais appelé ainsi de son vivant. De même, d’aucuns lui prêtent la phrase suivante : « un bon Indien est un Indien mort ». Celle-ci fut déclamée par le général Sheridan puis attribuée à tord à Custer par d’indélicats journalistes, romanciers et historiens. Sa réputation, très bonne, il la gagne lors de la Guerre de Sécession : « il devient incontournable dans le camp nordiste, il est « Monsieur Nettoie le Chemin », celui qui, sabre au clair, balaie les arrière-gardes confédérées  ». Pas étonnant de constater que Custer est un « fervent admirateur de Joachim Murat, le brillant maréchal du Premier Empire, qui fit de la cavalerie une arme puissante et prestigieuse ». 

Custer devient général de division à 24 ans, « le plus jeune général de division jamais nommé, encore à ce jour, dans l’histoire des Etats-Unis  ». Il paraît évident qu’on occupe ce poste aussi jeune en étant compétent et non le contraire… De fait, la Guerre Civile américaine permet à Custer « d’avoir l’aura d’un vrai héros ». Rappelons qu’à l’époque, le miliaire est « reconnu par ses pairs, vénéré par ses soldats et loué par la presse  ». L’homme se montre courageux voire chanceux car lors de la guerre contre le Sud « il apparaît toujours en première ligne, avec son drapeau rouge et bleu reconnaissable à des kilomètres, et bien que onze chevaux soient tombés sous lui, il n’a subi qu’une légère blessure à la jambe et une éraflure à la joue  ». Conséquence de sa bravoure et de ses succès, pendant et dès la fin du conflit contre les Confédérés, « la jalousie enfle  » à son endroit. 

L’auteur explique, dans les pages qui suivent la description pointue et passionnante de la victoire amérindienne, que certains de ses subordonnés en profiteront pour mentir sur l’action de Custer au cours de cette campagne afin d’être lavés de tout soupçon… Même si leur conduite fut entachée d’irrégularités comme le défend avec brio Cornut. Après cette déroute, une commission militaire voit le jour. Des enquêtes privées sont même menées par des journalistes, des civils et d’anciens soldats pour tenter d’établir les faits. Pour Cornut, ces derniers sont simples et il les présente de cette manière : « A Little Big Horn, le lieutenant-colonel Custer a placé ses pions. Mais au moment de l’attaque, des pions n’ont pas répondu à l’appel. Trahi sans avoir pu mener l’offensive projetée, il est mort en résistant pendant deux heures et demie, sous les yeux des deux tiers de ses troupes qui n’ont pas bougé ». Custer a-t-il été lâché par certains de ses officiers ? Vaste sujet qui défraye encore la chronique outre-atlantique…

Tous ne s’accordent pas pour défendre la tactique de Custer. Précisons donc que des historiens et des spécialistes de la stratégie militaire reprochent à Custer d’avoir divisé son contingent en trois bataillons, puis d’avoir fractionné celui qu’il commandait. Cela a probablement conduit à la dispersion manifeste de sa force de frappe au moment de l’affrontement. Enfin, la reconnaissance du terrain n’aurait pas été optimale, provoquant une erreur d’appréciation de Custer et de ses hommes concernant le nombre d’adversaires qu’ils devraient combattre.

La difficulté principale reste la suivante : retracer avec exactitude l’enchaînement des hostilités. Les détails de l’affrontement entre les Amérindiens et le bataillon de Custer sont relativement conjoncturels sous certains aspects : aucun des hommes ne survécut à la bataille. Le déroulement supposé se base sur les témoignages souvent contradictoires des Amérindiens, les fouilles archéologiques (notamment la localisation des douilles, des balles, des pointes de flèches) et les positions des troupes américaines au moment de leur anéantissement. Ces indices sont encore interprétés diversement et toujours discutés par la communauté historique. L’avis de notre historien, que beaucoup trouveront paradoxal, est clair et sans équivoque : Custer a bien mené ses troupes au combat, nonobstant l’échec final. De surcroît, Cornut accuse Reno et Benteen d’avoir délibérément abandonné leur chef au mépris des ordres et des impératifs de la situation. A ses yeux, ils sont coupables de trahison même si la commission d’enquête demandée par Reno lui-même l’a disculpé. 

Quelques heures après l’effroyable défaite, lorsque les américains se rendent sur le champ de bataille pour découvrir l’étendue du désastre et aider les survivants, le général Terry retrouve le corps de Custer et murmure : « La fine fleur de l’armée américaine est morte ». Au chapitre de la mémoire militaire, signalons également que « le Boy General est, avec George Patton, le seul officier dont le nom soit mentionné dans l’hymne officiel de l’armée américaine (The Army Goes Rolling Along) ». De même, la 85ème division d’infanterie qui s’est battue en Italie et en France au cours de la Deuxième Guerre Mondiale porte le nom de Custer Division. Sur l’écusson de cette dernière figure les initiales C.D et la devise suivante : « Le leadership dans l’esprit de Custer ». Belle marque de reconnaissance…

Fruit de sept ans de recherches menées par David Cornut, par ailleurs membre des Little Big Horn Associates, cette brillante étude, véritable immersion au coeur de cet affrontement milliaire de légende, comblera de joie les passionnés d’histoire et de la chose miliaire. Le chef de guerre Two Moon avait dit : « jamais je n’oublierai cette bataille ». Ce livre y contribue grandement.

Franck ABED


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38 réactions à cet article    


  • Dom66 Dom66 15 octobre 2018 22:22


    Texte semble à la gloire de la 7eme de cavalerie


    aucun des hommes ne survécut à la bataille. ??

    lorsque les américains se rendent sur le champ de bataille pour découvrir l’étendue du désastre et aider les survivants


    Là l’auteur il faut savoir Aucun survivant ou survivants ????

    Custer ou un gros connard

    Custer décida de passer à l’attaque du campement, prévenus de sa présence les Indiens pouvaient lever le camp afin d’échapper à l’encerclement. Par ailleurs, Custer, qui ne s’était jamais distingué par la modestie, lança sûrement une attaque prématurée et imprudente parce qu’il voulait recueillir seul la gloire de la victoire, ainsi qu’il l’avait déjà fait en diverses occasions.
    Ses propres éclaireurs indiens l’ont supplié de ne pas attaquer

    Heures de « gloire de l’infamie de la 7eme de cavalerie le massacre de Wounded Knee quatorze ans plus tard. Femmes enfants vieillards tués.



    Certains auteurs comme David Cornut a oublier, mon pote


    • velosolex velosolex 16 octobre 2018 18:12

      @Dom66
      « Lança sûrement une attaque prématurée et imprudente parce qu’il voulait recueillir seul la gloire de la victoire, ainsi qu’il l’avait déjà fait en diverses occasions. »


      Un classique du genre. La vanité est le corollaire de ces imbéciles traîneurs de sabre, et qui veulent tailler si vite dans le vif, qui’ils en perdent toute prudence. 
      Impossible de ne pas penser à la bataille d’Azincourt, une victoire promise à la chevalerie française, en 1415 et qui se transforma en désastre, pire, qui décapita les forces de la france pour longtemps, entérimant la guerre de cent ans.....
      Acculés dans une cuvette, alors qu’ils tentaient de fuir pour rejoindre la côte et embarquer, les anglais sont faits...Il n’y aurait eu qu’à tenir la position, et de les entendre puisque les anglais, bien moins nombreux, n’avaient qu’une possibilité : Briser l’encerclement...Une opération kamikaze...
      .Au lieu de ça, après avoir festoyé et ripaillé, les chevaliers français se lancent à l’abordage, si pressés de tuer avant les autres, que certains piétinent de leurs chevaux leurs propres soldats à pied,....et se feront laminer par les archers anglais, ou tuer comme des porcs par les fantassins sautant en croupe de leur lourd cheval armuré....Les prisonniers seront tous égorgés...Un fait traumatisant pour la noblesse de France, car alors les usages voulaient qu’on fasse des prisonniers, qu’on restituait après rançon, ou même qu’on laissait parfois rejoindre leur foyer, contre la promesse sur l’honneur de s’en acquitter....2000 chevaliers, la fine fleur ( encore elle) de la france resteront sur le carreau. 
      Azincourt fut la dernière bataille de la chevalerie en temps que telle. Les valeurs aussi s’y raccordant. Mais la suffisance reste au travers des siècles La bataille d’Azincourt (1415) - Histoire pour Tous

    • Yanleroc Yanleroc 16 octobre 2018 22:10

      @velosolex,


      Custer aussi était un sacré chevalier : 11 chevaux crevés sous lui, quel homme ce Zéro, Zorro, m...Héros !
      ’connaissait pas l’ éthologie ?

    • velosolex velosolex 17 octobre 2018 09:05

      @Yanleroc

      Custer ; Buffalo Bill, des chevaux aux bisons aux indiens, une seule réponse : Juste de la viande inépuisable, où l’on peut se servir sans retenue......L’amérique est vaste, la frontière toujours déplacée vers l’ouest. La prédation, l’expropriation, la négation, la loi du colt sont les constitutionnels de la société américaine, qui n’a pas revu ses paradigmes depuis. 

    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 17 octobre 2018 21:30

      @velosolex

      @velosolex

       

      Je reprends, c’est comme dans le temps, les interludes à la télé, j’ai un trou, je glisse ou deux paragraphes. Ce matin, une bagnole devait me prendre chez moi, à 09:30. A 09.29. il me restait à passer une chemise, un grimpant, des godasses et nouer les lacets. Comme j’ai horreur d’attendre, je déteste faire attendre. Telles étaient les causes de ma précipitation, dans mon souci de vous laisser un petit en cas en… cas d’absence prolongée.

       

      Indépendamment de votre réponse ci-dessus, il me restait à préciser le cadre global de ma pensée, qui est la condition sine qua non de la poursuite d’un débat fructueux. Ce qui va suivre ne peut pas faire l’objet d’une mise en cause, parce que c’est le socle inamovible de ma réflexion comme la lutte des classes était le socle inamovible de la réflexion de Marx. On peut discuter, et même disputer des conséquences, mais le principe est intangible. Vous allez comprendre immédiatement.

       

      L’homme est un animal territorial. Freud avait identifié trois instincts basiques : la territorialité, la hiérarchie, la perpétuation de l’espèce. Ce n’est pas un argument d’autorité c’est pour monter qu’on est au moins deux. Sa territorialité est porteuse selon les sujets – on n’est pas des pingouins ni des surikates - de libérer un potentiel d’énergie considérable.

       

      J’ai appris récemment que Marcel Bigeard, le futur général Bigeard, était réfractaire à la chose militaire.

       

      Rappelé en 39, son état d’esprit a changé du tout au tout - Ca va être la guerre.., défendre la partie... plus question d’être antimilitariste, là, je fonce !

       

      C’est une des plus belles illustrations de l’influence territoriale que j’aie vu, parce que c’est le m’me Bigeard qui, après la 2e GM, restera trente ans au service de la patrie. C’est le même esprit je pense qui animent les montagnards de la Suisse, résistant au tout puissant Habsburg pendant près de cent ans (1291-1388, remportant les batailles de Morgarten 1315, de Sempach 1386 et de Näfels 1388, après quoi les Habsbourg renoncèrent, de guerre lasse c’est le moment de le dire, un bout de territoire pauvre, dont la charme n’était pas le lac des Quatre-Cantons mais le contrôle du Saint-Gothard, l’un trois grands axes du transalpin Nord-Sud, avec le Mont-Cenis, et le col du Brenner.

       

      C’est le même esprit – cette fois, c’est sûr- qui permit à la minuscule Finlande de résister victoriueusment à l’immense URSS. C’est le même esprit qui conduira les stupides Américains à s’user contre des Tonkinois qui sont chez eux et aussi chez les Annamites et les Cochinchinois.

       

      Je dis stupides, parce qu’un petit bonhomme – je dis petit mais je n’en sais – un touche à tout, écrivain, auteur dramatique, scénariste et paléoanthropologue – auteur aussi d’un livre que j’ai acheté sans penser à rien à un bouquiniste, avant de l’oublier sur un rayon de bibliothèque, que j’ai feuilleté par hasards des années pour découvrir que j’avais entre les mains un bouquin génial d’un type génial, Robert Ardrey (1908-1980) publié en 1966, The Territorial Imperative, publié en français, chez Stock, en 1980. L’ouvrage portait en page de garde, un sous titre puissamment dissuasif « Enquête personnelle ( !) sur les origines animales de la propriété et des nations ».

       

      Pages 186 et 187, d’un livre qui en compte 300, Ardrey expliquent (en 1966) posément, calmement, rationnellement, aux antiupides des éructations gauchistes à la Klein, pourquoi les Etats-Unis d’Amérique sont en train de perdre une guerre qu’ils ne peuvent pas gagner :

       

      « Les guerres modernes tiennent principalement au fait que l’agresseur mésestime la puissance défensive du peuple attaqué, autrement dit le surcroit d’énergie qu’il puise dans son territoire, la solidarité des membres de la communauté dressée dès que retentit le premier coup de feu, la force intrinsèque de la morale biologique exigeant le sacrifice individuel. … si les grands hommes politique paraissent savoir exactement ce que peut donner l’union de leur peuple en face de l’ennemi commun, ils ne semblent pas avoir une idée très nette de la façon dont l’adversaire réagira. »¨

       

      Il y aura encore les Russes et les Américains en Afghanistan, les Aémricains en Irak, ce ne sont que des confirmations superfétatoires

       

      J’ai assez longtemps été perturbé par l’incompatibilité entre l’impératif territorial et par cette passivité des Indiens qui se défendent sans se défendre. Les Indiens tuent le type du relais de la Wells fargo, sa femme et leurs trois gosses et ils qui se laissent envahir sans tirer un coup de fusil. C’est au rebours de toute logique, de tout bon sens. C’est exactement l’inverse qu’il faut faire. L’inverse, c’est ce que font les tuniques bleues, qui ne toucheraient jamais un cheveu au brave gars qui a installé son tipi et sa petite famille à côté de la porte du fort, ou qui laissent les trappeurs indiens librement, mais massacrent des populations entières, hommes, femmes, enfants, vieillards

       

      Selon moi, ces Indiens, en particulier ceux des plaines, ont vécu tellement longtemps dans des espaces immenses où il suffisait de se baisser pour ramasser pour ramasser un bison, qu’ils ont perdu l’instinct de territorialité

       

      C’est mon explication, on peut m’en proposer cent autres, je les accepterai toutes, les superstitions des Indiens font que personne ne peut rien pour eux.


    • velosolex velosolex 17 octobre 2018 22:09

      @Cateaufoncel3
      Merci pour votre longue réponse, et pour la qualité de votre écriture, qui m’oblige à faire attention à la mienne. Je suis d’accord avec vous sur tous les propos que vous avez. En pourrait il autrement car vos propos sont relatifs et s’attachent à comprendre l’essence des choses sans dogmatisme ! 

      Difficile dans un univers qui ressemble au château de Kafka et mené par l’irrationnel d’avoir au fond des certitudes. Les hommes sages souvent dédaignent la politique, laissant les vaniteux et les paranoïaques s’en occuper. 
      Il est vrai que bien des nations pauvres, avec peu de ressources, furent obligés d’aller chercher ailleurs fortune, comme la suisse, que vous citez, avec ses mercenaires recherchés, qu’ils changèrent en autant d’armes différentes pour avoir ensuite la paix au cœur de l’Europe. 
      Les vikings en furent une autre version, dans un pays aux ressources rares, à l’époque....
      .L’Espagne engrangeant l’or des incas négligea l’intendance, dans un pays où tout le monde voulait devenir conquistador en restant à dormir au pays. Plus de couvreur,s plus de maçons....Evidemment, l’espace géographique dans lequel on se trouve, quand il est en adéquation avec les opportunités et l’horloge des montres et du globe qui redonne des cartes vous met dans la main des dieux.
       Ou du diable quand il vous met à portée de main des prédateurs....Pour vos considérations sur les indiens, vous avez certainement raison. Le fait d’être si loin du monde, dans ce eden les a protégé un moment avant de les rendre totalement vulnérable. 

      Levi strauss a aussi épilogué sur les herreros, et les peuples d’Amazonie, où il suffisait comme sur les îles du pacifique de se baisser pour ramasser les fruits de la nature...Les conquistadors n’en revinrent pas de tant de naïveté, alors que c’était juste l’adaptabilité à un monde généreux, où l’on n’avait même pas la nécessité de se couvrir, ni de prendre la religion de souffrance qui allait avec. Mais tout va de pair. 
      Les indiens pourtant s’étaient remarquablement adaptés au pays d’Amérique. Ils géraient la nature au mieux, et honoraient les bisons, avant de les tuer avec parcimonie..Hormis quelques querelles locales, Ils avaient perdu la mémoire de la menace guerrière des empires, celle peut être qui les avait fait quitter la Mongolie, dix mille ans plus tôt et passer le passage du nord ouest, fuyant alors un Custer aux yeux bridés 

    • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 17 octobre 2018 23:43

      @velosolex

      Je vous remercie à mon tour pour vos compliments. C’est vrai que je me suis particulièrement appliqué, mais pas seulement pour vous répondre. Depuis des années, je conserve mes textes que je considère comme « valables » pour m’en resservir avec des copier-coller lorsque la possibilité existe, et c’est assez souvent. J’évite ainsi de devoir rerédiger des portions de textes qui le sont déjà. C’est un gain de temps précieux.

      Pour en revenir à « nos » Indiens, je poursuivrai bien volontiers cette conversation si vous avez des éléments à ajouter. Si ce n’est pas le cas, nous nous retrouverons sur d’autres sujets

      « .. vos propos sont relatifs et s’attachent à comprendre l’essence des choses sans dogmatisme ! »

      Comme dit Jean Gabin dans Un singe en hiver "Les choses entraînent les choses, le bidule crée le bidule...y a pas de hasard. » Il faut donc essayer de comprendre - décrypter comme on doit dire maintenant pour pas faire péquenots

      J’ai aussi une jolie collection d’URL’s de tweet pour noces et banquets, mais pas  seulement :

      https://twitter.com/i/status/1050809493938995200


    • gaijin gaijin 16 octobre 2018 10:25

      le gars a surement trouvé un bon filon pour vendre du papier ....mais lire ça :

      " Quand les Indiens se battent entre eux ou contre « les visages pâles », il ne faut pas ignorer que : « le combat est rarement propre, car il n’existe pas de loi de la guerre (protection des prisonniers, des blessés et des civils) dans les Plaines ».
      alors que sur la washita le 7ème attaque des femmes et des enfants et brule des villages .....que pendant la seconde guerre mondiale les américains bombardent massivement les civils que pendant le viet nam ils utilisent l’agent orange et qu’actuellement les munitions a l’uranium appauvri sont un désastre pour les populations ....
      oser parler de « lois de la guerre » .....et dire que que les indiens les ignorent .....c’est honteux ....

      • Dom66 Dom66 16 octobre 2018 10:50

        @gaijin

        Bravo pour votre commentaire je vous plusssois
        amic’  smiley

        c’est honteux .... c’est même plus que ça, car écrire cela c’est ne pas connaitre les différents peuples « Indiens »

      • Xenozoid 16 octobre 2018 11:55
        @gaijin
        les gens qui font ces lois ne vont pas a la guerre, ils les provoquent...apres ils distribuent les bon points(l’Histoire)...
        quelle tristesse

      • velosolex velosolex 17 octobre 2018 00:49

        @Dom66

        L’article est une honte, nous sommes d’accord. Comme souvent, par contre, il ouvre des commentaires intéressants. La culture indienne offre un continent de subtilités, de langues, de variétés , de coutumes qui vont être anéantis par les colons. Certaines tribus s’allieront selon la conjoncture aux tueurs, dépassés par les événements, et dans les conséquences d’une culture déjà dévastée. 
        Joseph Boyden a écrit un superbe roman sur la disparition des hurons, alliés des français, dans leur guerre contre les iroquois, ceux ci armée de fusils fournis par les anglais. Un livre superbe qui montre l’immensité de l’Amérique d’alors, mais déjà le vers est dans le fruit. Dans le grand cercle du monde - Joseph Boyden - Babelio

      • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 16 octobre 2018 12:55

        Gosse, lecteur passionné de Fenimore Cooper, Jack London., J.-O. Curwood puis fan de westerns sur le tard, c’est-à-dire à partir de 15 ans, jusque vers mes 20 ans, On m’avait prévenu, le western, c’est idiot, il y a des types qui tirent  50 coups de revolvers sans recharger. Je le répétais à qui voulait l’entendre.

         

        Un jour un concours de circonstances, la résistance un peu émoussée sans doute, je me retrouvai assis dans un cinéma qui repassait des films pas trop anciens. C jour-là il projetait Coup de Fouet en retour, de John Sturges, je ne connaissais pas, aujourd’hui encore…,. J’aimais le cinéma, pas la sodomisation de diptères sur grand écran. Je ne voyais que les hommes, les vrais mâles. Les Ladd, Stewart, pathétique pignouf dans L’homme qui tua Liberty Valance, Peck, Bogarde, Cliff, cent autres dont j’ai oublié le nom, étaient tricards dans mon univers celluloïdal. Dans certains films, je trouvais Gary Cooper, limite limite et il faudrait que je revisionne Les Quatre fils de Katie Elder, Rio Bravo – que j’ai vu cent fois -, et Cinq cartes à abattre, pour comprendre comment le latin lover Dean Martin a pu franchir l’obstacle du conseil de révision…

         

        Aujourd’hui, il m’est facile de mettre des mots sur mes préférences masculines, je n’aimais pas les hommes beaux, mais les gueules, les Wayne, les Mitchum, les Mature (Victor, pour ceux qui regardent trop YouPorn), les Marvin, les Devane, des gonzes que personne ose imagine descendant dans la rue contre le réchauffement climatique.

         

        Si ça c’était trouvé, j’aurais envoyé au bûcher tous les jeunes premiers du monde, si ça avait été la condition du financement d’une super-super production de 5-6 heures, Le voyage au bout de la nuit avec Gabin, Belmondo, Ventura, Blier (Bernard), Pousse, Dalban, Gert Fröbe, le Castigliano diabétique de 100 000 dollars au soleil, Paul Meurisse où avais-je la tête ?, Et puis alors, ça c’est pour le fun, histoire de conclure en beauté, Franck Villard :

         

        Gabin : Je t’envoie un mec, cette semaine.

        Françoise Rosay : - Comment je le reconnaîtrai ?

        Gabin :
        - Un beau brun avec des petites bacchantes, grand, l’air con

        Françoise :
        - Ca court les rues les grands cons

        Gabin :
        - Ouais mais celui-là, c’est un gabarit exceptionnel, si la connerie se mesurait, il servirait de mètre étalon, il serait à Sèvres.

        (…)

        Villard :
        - C’est marrant que vous m’ayez reconnu tout de suite…

        Françoise Rosay : - On m’avait fait un portrait parlé, je pouvais pas me tromper

         

        Un plus loin, au moment où Villard (44 ans à l’état-civil !) s’en va, elle lui tend un petit billet : - Tiens môme pour tes cigarettes !

         

        Mon vrai passage préféré, il se situe en amont, c’est le portrait du même Villard par Bernard Blier : - …j’aime autant vous dire que pour moi Monsieur Éric (Eric Masson, le personnage) avec ses costards tissés en Écosse à Roubaix, ses boutons de manchettes en simili et ses pompes à l’italienne fabriquées à Grenoble, et ben c’est rien qu’un demi-sel. Et là, je parle juste question présentation. Parce que si je voulais me lancer dans la psychanalyse, j’ajouterais que c’est le roi des cons. Et encore les rois, ils arrivent à l’heure. » 

         


        • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 octobre 2018 13:11

          @Cateaufoncel3

          Ça sent Audiard aux dialogues, et Simonin au scenar’ c’t’histoire ...


        • Yanleroc Yanleroc 16 octobre 2018 14:41

          @Cateaufoncel3..yep moi aussi et..ça change quoi au fait que Custer était un Abruti !?


        • Dom66 Dom66 16 octobre 2018 15:18

          @Cateaufoncel3

          Merci de me donner le rapport entre votre commentaire et l’Article



          To live in the USA when you are an American Indian by Russell Means (French translation)



        • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 16 octobre 2018 17:10

          @Aita Pea Pea


          Ca fait toujours plaisir de croiser un fin gourmet. J’ai juste rajouter ces quelques extraits des dialogues du Cave se rebiffe pour faire plaisir aux connaisseurs et à moi-même, parce que ça fait dix ans que je les connais et dix ans que je ris aux mêmes endroits.

        • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 16 octobre 2018 17:17

          @Dom66


          Puis-je savoir à quel titre ? Si vous êtes détenteur d’une même carte que Benalla, je vous invite é passer votre chemin.

          Maintenant si vous êtes mandaté par l’auteur, à lu je répondrai volontiers, ma religion ne m’interdisant de traiter qu’avec les sous-fifres.

        • Cateaufoncel3 Cateaufoncel3 16 octobre 2018 17:20

          @Yanleroc



          C’est comme une coïncidence, je viens de poster quelques réflexions sur Custer et sa réalité.(ci-dessus 16:48)

        • velosolex velosolex 16 octobre 2018 17:54

          @Cateaufoncel3
          L’ouest des films de ciné est un vrai mythe, aussi faux qu’astérix pour attester de la réalité des gaulois. Les livres de london je vous l’accorde, sont bien meilleurs , mais Jack je pense, habile écrivain, se censura pour ne pas choquer trop son public. 

          Stevenson a assez bien parlé de l’émigrant, un type ressemblant assez au réfugie de Méditerranée ; Le désespoir au cul, rien d’un porte flingue. 
          Les flingues, justement, n’existent pratiquement pas. Chères....Réservées aux trappeurs, pas aux clients des saloons. Les bagarres sont nombreuses, mais c’est plutôt à coup de pelles qu’on agit. Et plutot par derrière quand la nuit tombe. Rien à voir avec « Duel au soleil »...Les fringues évidemment ne sont aussi smart que dans les films...Des trucs informes retenus par une corde, ou des bretelles. L’ouest, c’est la frontière, quelque chose comme la Syrie, le cynisme, la bêtise, ses exclus tenant la chance, avec des indiens sacrifiés dont on pique la terre, comme on l’a fait des kurdes. Le mythe de Buffalo bill tueur de bisons sur une plate forme de tain, et transformé en héros est au diapason de cette escroquerie.

        • bob de lyon 17 octobre 2018 10:10

          @Yanleroc

          Sans polémiquer sur les jugements de valeur relatifs à la soldatesque, le problème c’est que Custer n’était pas un abruti.


        • bob de lyon 17 octobre 2018 10:25
          @velosolex
          Exact. 19/20 !

        • bob de lyon 17 octobre 2018 11:19

          @bob de lyon


          Je n’ai pas mis 20/20 parce que j’estime Jack London au-delà du raisonnable et que d’avoir écrit « il s’est censuré lui-même pour ne pas, etc. » m’a chagriné.

          Mais tout va bien, bonne journée.



        • Yanleroc Yanleroc 17 octobre 2018 11:36

          @bob de lyon
           le problème c’est que Custer n’était pas un abruti.


          Hum..comme Macron alors !..

        • bob de lyon 17 octobre 2018 11:50

          @Yanleroc
          On peut le dire.


        • Yanleroc Yanleroc 17 octobre 2018 13:08

          @bob de lyon, c’ est une erreur de s’ effacer devant ces gens-là, de vous croire plus cons qu’ eux parce qu’ ils ont obtenu diplômes et récompenses de leurs maîtres.

          Ils n’ ont pas le monopole de l’ intelligence, ce sont pour moi, des clowns et des abrutis handicapés. vous voulez en faire partie ?

        • Yanleroc Yanleroc 17 octobre 2018 13:17

          le problème c’est que Custer n’était pas un abruti.


          S’ il n’avait pas été un abruti, il n’ y aurait pas eu de problème !!
          Idem, aujourd’hui pour le fils de RoseMary. 


        • Yanleroc Yanleroc 17 octobre 2018 13:20

          @bob de lyon, la femme de London était très bien aussi, ce qui fait que j’ ai donné son prénom à ma fille !


        • bob de lyon 17 octobre 2018 13:50

          @Yanleroc


          Au sujet de monsieur Macron, je préfère m’abstenir de tout commentaire à son égard pour éviter un quelconque tribunal ou la dévastation de mon appartement par quelques sbires de son officine.

        • Yanleroc Yanleroc 18 octobre 2018 01:50

          @bob de lyon, il est bien possible qu’ il y ait du remue-ménage à Lyon, mon Collomb !


        • velosolex velosolex 16 octobre 2018 17:39

          Accoler « fine fleur de la cavalerie, » et surtout « fleur » à Custer à quelque chose d’infamant. Cette fripouille est à l’identique de ce qu’on peut voir en Europe, ces généraux bas du front et droits dans leurs bottes qui réprimèrent les peuples protestants...Les protestants justement des Cévennes par les dragons de louis quatorze une ordure de première, les vendéens victimes des colonnes infernales, avec le tristement célèbre Carlier, qui promulgua « les mariés de la républiques », des gabares ayant un pont ouvrant sur la loire, avec hommes et femmes attachés ensemble. Enfin ajoutons simon de MOntfort, dans la guerre d’extermination contre les albigeois : Il rasa la ville de Béziers, avec cette phrase célèbre, : TUEZ LES TOUS DIEU RECONNAITRA LES SIENS !..Du custer en puissance

          On le voit le sabre au clair encourage les phrases d’auteur. Curieuse mansuétude de l’auteur pour ce chien de guerre....Little big horn résonne de la fierté indienne, dans une guerre perdue d’avance face à un envahisseur de plus en plus nombreux. Le massacre de « wounded knee » raisonne lui avec celui de May lai au Vietnam..Massacre de My Lai, qui se souvient ? Viet-Nam, 16 mars 1968 ....L’Amérique réussit pourtant de façon cinématographique a maquiller les cadavres et a transformé souvent les salauds en héros, au prix d’une histoire revisitée, comme dans celle de fort Alamo, qui était situé au Mexique, bastion des mercenaires yankee....

          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 octobre 2018 18:01

            Le film « little big man » avec Dustin Hoffmann est en entier sur Youtube...


            • Yanleroc Yanleroc 16 octobre 2018 18:56

              @Aita Pea Pea, je pensais à Soldat bleu. :


              « Le film renvoie à l’histoire du massacre de Sand Creek, Colorado, le 29 novembre 1864, par sept cents hommes de la Cavalerie du Colorado. Les soldats assassinèrent femmes et d’enfants, prirent une centaine de scalps et commirent de nombreux viols et mutilations. »

            • Xenozoid 16 octobre 2018 19:27
              sans rajouté dans l’horreur certaine nations indiennes ont eu des noirs esclaves aussi, mais ce n’est pas le sujet

              le sujet c’est que le blanc a instauré son esclavage,au dessus des autres,mais que les autres non blancs aiment le cochon.le veau,qui excusera le blanc car les autres faisaient mieux ou au moins pareille.c’est la court de récréation
              c’est
              La fête au village,pour ceux qui s’ennuient

              • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 octobre 2018 19:37

                @Xenozoid

                Vouais...ça a le mérite d’être pas clair ...lol


              • Xenozoid 16 octobre 2018 19:39
                @Aita Pea Pea

                langues fourchus ?

              • bob de lyon 17 octobre 2018 09:55

                Bonjour Monsieur Abed.

                Bien vu, ce livre est recommandable.

                Qu’ajouter à votre texte ? Rien. Mais passionné par l’histoire de l’Ouest, je profite de votre témoignage pour m’étendre plus que de raison…

                Bilan de la période de cet événement.

                Fin de la guerre de Sécession, ouverture de la ligne Mason-Dixon, début de la colonisation de l’Ouest ; première dépression économique aux USA sauvée par la découverte opportune d’or dans ces territoires ce qui réconforte Wall Street et le pouvoir politique ; accélération du déplacement de populations en recherche d’avenir et de fortune dans ces lieux ; chocs avec les tribus indiennes des plaines ; une chance de perspective de continuité de carrière, de gloire donc !, pour quelques officiers issus de la guerre civile, du nord et du sud confondus ; construction du chemin de fer…

                Retenons la typologie de l’armée cavalière américaine postée dans ces endroits ; c’est une composition hétéroclite d’immigrants de tous les pays d’Europe, surtout Allemands (un Français à Little BigHorn), beaucoup d’Afro américains, restes d’enrôlés de l’armée du Nord.

                L’ensemble de ce corps est majoritairement illettré, s’exprimant dans un sabir approximatif d’anglo-américain ; payé d’une maigre solde ; le taux d’alcooliques est surnuméraire ; la plupart sont rebelles, brutaux et rétifs à la discipline… Bref, beaucoup de soudards belliqueux et quotidiennement imbibés.

                En face, les Indiens nomades des Plaines ; violents, individualistes, d’un orgueil extravagant et à l’honneur pointilleux. La mort glorieuse au combat est une étape obligée vers l’ouverture du paradis. La culture de la force, du conflit permanent et de la guerre sont le quotidien du jeune sioux, comanche et autre qui, marmot et titubant encore sur ses jambes, est posé sur le dos d’un poney capricieux ; corollaire : ce sont les meilleurs cavaliers du monde !

                Une faute de Custer. Ni pire mais plutôt meilleur que les autres, ayant quelques sympathies pour les Indiens (un paradoxe mais c’est démontré) attaque dans l’hiver 1868 la tribu cheyenne de Black Keetle, pacifiquement installée (au milieu du campement flotte le drapeau étoilé) sur les bords de la rivière Washita.

                Custer a plutôt désobéi aux recommandations du général Shéridan : « les Indiens tuez-les ou pendez-les ! » en retenant tant qu’il le put les exactions, mais ses sous-officiers et sa troupe de traîne-savates ne s’encombrèrent pas de scrupules : femmes, enfants et guerriers blessés achevés froidement, Black Keetle et sa femme tués dans le dos.

                Résultat : « ce n’est pas un combat, c’est un massacre ! » ; déclaration officielle d’un officier d’État-major au retour d’expérience.

                Nous sommes loin de l’héroïque 7e de cavalerie de John Ford avec son ivrogne sympathique et bougon interprété par Victor Mac Laglen.

                Pour les Indiens, Custer devient le symbole du cavalier bleu respectable mais qu’il faut occire.

                Quant à Little Bighorn, curieuse bataille !

                Une colline. En bas, logé dans un coude de la rivière Little BigHorn, un village de 6 000 à 7 000 personnes rassemblées (1 500 guerriers donc) ; arrivent 500 cavaliers bleus divisés en trois bataillons ; le chef – Custer - lieutenant-colonel en quête d’un renouveau de notoriété et ses deux adjoints : Benteen qui cherche son courage à l’aide d’une bouteille de whisky et Reno violemment haineux et jaloux de son supérieur.

                Custer, envoûté depuis toujours par le génie de Bonaparte, prend une décision tactique : séparer l’unité en trois ; ce n’était pas idiot.

                Mais voilà et pour faire court :

                Benteen positionne sa troupe bien à l’abri dans un bois sur une rive du cours d’eau, quelques indiens surpris le repèrent et commencent la pétarade.

                Cluster analyse la situation de la colline, sait que Reno n’est qu’à environ 5 km ; il prépare son assaut.

                Planqués dans le bois, dans une situation idéale et bien installés, les soldats de Benteen abattent comme au ball-trap, avec leur fusils Spencer à répétition (portée précise 600 m) des guerriers qui traversent le fleuve équipés d’arcs, de fusils à un coup ou de Winchester (portée 180 m, au-delà, c’est aléatoire) ; halluciné par l’alcool ingurgité toute la journée en lampées permanentes, Benteen est pris de panique ; quand le chef s’en va… La règle du cavalier dans un combat contre l’Indien des plaines était : « si tu tournes le dos t’es mort ! »

                Custer entame sa descente à ce mauvais moment, probablement convaincu que Reno va arriver très vite ; sauf que, comme Grouchy à Waterloo, ruminant sa jalousie maladive, il ralentira (sciemment ?) sa troupe et mettra environ 6 heures pour arriver à proximité et rencontrer Benteen et le reste de ses fuyards. Ils sont accrochés par des guerriers, résistent bien et se replient en bon ordre.

                Mais pour Custer et ses 216 cavaliers, face à plus de 1000 guerriers très en colère, le rideau était déjà tombé.

                Sitting-Bull et Crazy Horse, dans leur tombe, en rient encore.


                • Franck ABED Franck ABED 17 octobre 2018 19:06

                  @bob de lyon
                  Merci pour votre commentaire très pertinent. Excellente soirée.


                  Franck ABED

                • mato waihakta 25 septembre 2019 16:09

                  Pour moi, toute la troupe avait des Trapdoor 45-70 (portée 500 m, portée précise 200 m) et non pas des Spencer qui sont laaaaaaaaaaaaaargement inférieures en précision et portée. Les français, CINQ ans avant, ont acheté des centaines de Spencer au prix fort aux ricains pour combattre les Dreyse (cartouche papier) de l’armée prussienne et vont constater les piètres qualités ballistiques de la munition (trop lourde, trop lente) de la Spencer.

                  La portée d’une winch en 44/40 ou 45LC est de 250 m et sa portée précise limitée à 150/180 m. On peut légitimement se poser la question du nombre de ces winch sur le champ de bataille. L’arme à feu était, pour le native, extrêmement importante. Or, lors de la reddition (résultat direct de cette bataille, un an après) de tasunka witko, l’armée constate que ses 700 guerriers ont 2 winch en tout. Tout le reste : des fusils à 1 coup (percussion ou silex).
                  Il est clair que les soldats étaient nettement mieux armés que les Lakotas Cheyennes. Si Custer avait conservé ses Gatlin, l’écart aurait été encore bien plus important et l’issue du contact aurait été inverse.

                  Il est clair que Custer a violé les consignes de Terry, qui quelque temps auparavant, en présence de l’état major, lui avait ordonné « surtout pas d’initiative personnelle, laissez-nous en ... »

                  C’est Reno le buveur.
                  Benteen ne peut pas encadrer Custer, il l’estime responsable du décès de son frère. Tous les 2 ne font rien pour sauver Custer.

                  L’auteur Cornut vénère Custer (il en a le droit) et -c’est regrettable quand on se prétend historien dénigre complètement les natives. J’ai lu, écrit de sa main sur un forum armes (il surfe sur x fora pour faire connaître son livre et c’est son droit) « les indiens des plaines n’ont rien apporté à la culture américaine, ils n’ont rien laissé et je ne regrette pas leur disparition ». Une telle déclaration n’existe évidemment pas dans son livre : il veut se faire passer comme neutre.

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