Comme a priori peu des commentateurs n’ont pas lu le lien donné sur l’analyse, je vais résumer
quelques explications tirées de l’analyse
BEA et de Christian Roger.
L’indication de vitesse n’était plus exploitable à cause du
givrage des sondes pitot , mais cela n’empêchait pas l’avion de voler normalement.
Il suffisait de garder la poussée des moteurs à sa valeur de
croisière et de maintenir l’assiette en position normal en regardant l’horizon
artificiel.
Mais « un point nouveau qu’apporte le rapport du BEA
est la place qu’ont tenu les Directeurs de vol (FD = Flight Director) dans le
comportement des pilotes. Sur leur horizon artificiel apparaissent deux «
barres de tendances », l’une verticale, indiquant un écart latéral par rapport
à la trajectoire à suivre et l’autre horizontale, indiquant le cabré ou piqué à
effecteur. Le pilote agit sur son manche pour suivre ces barres de tendances et
si elles sont en croix au centre de l’horizon artificiel, la trajectoire suivie
est bonne, selon le FD, car le problème du AF 447 est
que les indications des FD étaient fausses !
Ces barres de tendance ont disparu quand le pilote
automatique et l’automanette ont sauté, mais sont réapparues plusieurs fois,
parce que leurs conditions d’affichage étaient réunies temporairement avant de
redisparaître ».
Au total, elles sont apparues 6 fois avec une durée totale
de 65 secondes (4-10-1-43-6- et 1 secondes). Pendant 58 secondes, le FD a donné
des ordres à cabrer erronées.
Ces incitations à cabrer ont pu tromper le copilote aux
commandes et le conforter dans une fausse analyse où il se pensait plutôt en
survitesse que proche du décrochage et il était encouragé dans cette vision par
:
- Les
tendances « à cabrer » proposées par la barre de tendance
- Le
bruit aérodynamique qu’il attribuait à une survitesse, alors que c’était
du « buffet », vibration associée au décrochage
- La
mention sur son tableau de bord de ne pas dépasser la vitesse de 330kt ou
Mach 0.82
D’autre part, les pilotes
n’ont tenu aucun compte de l’alarme sonore « stall stall » ni du
signal « cricket » de décrochage qui a retenti 75 fois jusqu’à l’impact,
car trop absorbés à comprendre les incohérences de leurs actions aux commandes.
(Cause manches non conjugués, action
inverse des deux pilotes, indications FD incohérentes)
L’analyse des pilotes aurait très probablement été
différente si l’Airbus avait été équipé d’un « Stick Shaker » ou « Vibreur de
manche », comme en sont équipés la totalité des avions de ligne autres que les
Airbus.
A l’approche du décrochage, cet équipement entraîne une
forte vibration sur les manches pilotes et se double souvent d’un « Stick
pusher », qui envoie un ordre à piquer sur les commandes, lequel peut être
contré par le pilote (en cas de proximité du relief).
Ils n’ont pas identifié une situation de décrochage, car ce
type de décrochage, à plat, est assez progressif.
Ils étaient par ailleurs en IMC (1) dans la masse nuageuse et turbulente au
sommet des CB.
(1)
IMC / instrument Météo Condition.
(2) http://www.jumboroger.fr/wp-content/uploads/2012/01/AF-447-Rapport-danalyse-28-janv-2012.pdf
http://www.jumboroger.fr/rio-paris-rapport-final-du-bea-les-remises-en-cause-de-lavion-soigneusement-ecartees/