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Commentaire de Fanny

sur École : à qui profite le désordre ?


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Fanny 28 octobre 2018 00:57

Permettez-moi d’être pessimiste.

Les gars à problème savent qu’ils ne feront jamais partie de l’élite. Que faire des petits boulots pour un dealer paye mieux de l’heure que professeur(e). Que l’idéologie dominante est de toute façon méprisable et très éloignée de leur culture familiale. Que leur pays d’origine fantasmé est plus près de leur cœur que leur pays d’accueil qui les tolère sans les aimer. C’est foutu pour l’école, et je ne vois pas bien dans ce contexte comment rétablir l’ordre dans les classes. Les enseignantes vont continuer de souffrir, le martyre pour certaines.

Les élites, que nous réélisons tous les 5 ans, Macron en est emblématique, ne sont pas vraiment motivées pour changer radicalement la donne. Elles ont d’autres priorités. Comme par exemple maintenir le pays dans le peloton de tête des pays développés. Priorité honorable au demeurant, permettant de maintenir hors de l’eau la tête des moins dotés via des mécanismes de redistribution. Mais cette priorité s’accommode bien d’un lumpen prolétariat dépourvu de diplômes et de vrai métier. Le revenu universel (de gauche paraît-il) suffira à terme à nourrir tout un chacun. Notre système économique n’a pas besoin de grand monde pour créer le futur : une élite hyper pointue (moins de 1% de la population pour la recherche et l’engineering) suffit à y pourvoir. Et comme le font les USA avec l’Europe, la Chine et l’Inde, on prélèvera dans le monde entier les types et filles les plus géniaux pour accroître les performances (les nôtres).

Tout ceci aboutit probablement à une société duale. Une élite de l’argent, de la connaissance et de la culture d’un côté (10% ? 20 % ?) et le reste de la société de l’autre. En gros les plus de 5000 € jusqu’à 1 million € / mois d’un côté, les moins de l’autre. Et les recalés des études en bas de l’échelle, vivant d’un très petit salaire, de boulots annexes et d’aides sociales.

Mais tout cela pourrait s’effondrer pour une raison ou pour une autre. Le système est instable. L’élite peut se décourager face à l’amoncellement de problèmes menaçants insolubles et décider de mesures radicales qui changeraient la donne (mais nous ne serions peut-être plus là pour en profiter -).


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