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Commentaire de Jean-Luc B.

sur Le réductionnisme et la pensée réductrice reprennent vigueur dans ce monde si complexe. Et ce n'est pas une bonne nouvelle !


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Jean-Luc B. 2 novembre 2018 15:06

Merci Alain. En parlant de réductionnisme vous pointez du doigt un mécanisme extrêmement important qui a très certainement une large part de responsabilité dans l’impossibilité de dépasser les difficultés actuelles et de trouver des voies de sortie applicables.

Le monde d’aujourd’hui est devenu hypercomplexe, de plus en plus interdépendant pour ne citer que ces propriétés-là. Je vois que vous êtes issu comme moi du milieu de l’informatique. Les gros systèmes de données capables d’intégrer des informations très hétérogènes offrent il me semble une image assez représentative de cette réalité du monde.

Dans l’analyse de systèmes complexes, il s’avère souvent nécessaire de gérer des informations contradictoires ou n’ayant aucun rapport les unes avec les autres. Or si on y réfléchit, on voit que la manière de les lire est très dépendante du choix de ce qu’on veut en tirer ou de ce qu’on veut leur faire dire. C’est une forme de réductionnisme !

C’est à cela que je voulais en venir, pour apporter un complément à votre exposé : parler de réductionnisme fait je crois inévitablement appel à la notion de pouvoir (au sens large du terme). En réduisant la réalité j’affirme un pouvoir. J’affirme MA vision, mon choix par rapport à l’ensemble. Dans le cas des données, je fais une lecture transversale déterminée pour en extraire ce que je cherche. Pour FB, une manne vendable aux publicitaires, etc. Dans la vie de tous les jours, un tel fait valoir ses intérêts, ses points de vue au détriment de la complexité de l’ensemble et des autres, comme si cette complexité n’existait pas.

On peut observer ce phénomène de manière quasi générale, prendre les questions comme le changement climatique, la PMA, la GPA, le système législatif, les projets politiques, les relations humaines sans compter toutes les autres. On y retrouve toujours une part plus ou moins marquée de réductionnisme qui cache bien des choses.

Donc à quand un monde où la complexité soit reconnue comme telle, supposant également l’acceptation d’une large part d’ignorance ? A quand un président qui vienne dire : « Nous avons devant nous des problèmes tels que je ne puis les régler seul. Il importe que l’on réfléchisse et choisisse ensemble les meilleures voies à prendre tout en respectant les intérêts même contradictoires des uns et des autres » ?


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