@Decouz
D’accord et absolument !
Rappels glanés ici ou là, par exemple :
- éolienne : 20 % de métaux rares : néodyme,
dysprosium, praséodyme, terbium…
Pourquoi : pour fabriquer un aimant qui remplace une
éventuelle boîte de vitesses qui régulerait la rotation de la génératrice à
1500 tours/mn, indispensable à une production optimale.
Ajoutons : « pour 1MW éolien il faut 8 tonnes de
cuivre, 120 tonnes d’acier, sans compter le béton d’installation… ».
- batteries rechargeables (téléphone, appareil photo,
tablette, ordinateur…) : 8 %, lanthane, cérium, praséodyme, erbium.
Mais, des terres rares, il y a en a partout : alliage,
catalyse pétrolière, luminophore, verres et céramique, voire même dans le
polissage : 15 % de lanthane et de cérium.
- auto électrique (hybride aussi) : 10 kg de terres
rares soit deux fois plus que dans un véhicule à pétrole.
Répartition des ressources :
Chine 47 %, Russie 17 %, Groenland 8 % ; Canada 6 % ;
Viet Nam 5 %... le reste : partout sauf en Europe ! Éventuellement
Madagascar et un peu… en Nouvelle Calédonie (aïe !).
Anecdotes qui valent leur pesant de cacahuètes :
La première terre rare utilisée en 1920 est le cérium pour
faire du mischmetall, c’est-à-dire de la pierre à briquet.
Ensuite les Autrichiens inventent le manchon à gaz des camping-gaz ;
un alliage d’oxyde de cérium et d’oxyde de thorium pour produire la vive lumière
blanche avec l’anémique flamme bleue du propane.
Enfin, le mieux du mieux :
*Dans les années cinquante les mécanismes motorisés des
automobiles américaines sont fabriqués avec des aimants permanents de faible
puissance, encombrants et très lourds.
General Motors décide d’alléger ses véhicules. Il crée une
filiale : Magnequench. Ses ingénieurs élaborent des matériaux magnétiques qui
« permettent de gagner des centaines de kilo d’acier et de réduire l’épaisseur
des portières. »
Un jour, le nez dans le compte d’exploitation**, l’État-major :
« c’est quoi cette filiale ? » (air connu partout dans le monde…),
la filiale est vendue aux Chinois mais ils doivent respecter, sur l’honneur, de
laisser l’usine pendant 5 ans aux États-Unis. Au bout de 5 ans et trois mois, l’entreprise
s’évapore du côté de Shanghai avec le savoir-faire et donc la propriété
intellectuelle.
Met avis que les salariés de Magnequench ont dû voter Trump.
Non ?
*Conférence
de Patrice Christmann en 2013, directeur adjoint à la stratégie du BRGM.
**(flinguez
le comptable, si vous en rencontrez un dans votre boîte !)