A propos de la laïcité
Le lecteur pourra rester un peu sur sa faim mais je n’ai pas voulu avancer trop vite car tout un chacun n’est pas familier de la philosophie. J’ai dû par conséquent étaler sur deux articles. Sinon, j’aurais déjà abordé des sujets concrets comme la laïcité.
Mais je peux d’ores et déjà révéler mon propos sur ce sujet.
La laïcité est un principe ; elle n’est pas une valeur.
Un principe est une règle qui s’intègre dans un processus, un fonctionnement. Un principe produit aussi un effet.
Une valeur ne produit pas un effet, elle est une référence idéale.
La laïcité ne peut être brandie comme étant une valeur comme l’est par exemple le courage, la liberté, l’exigence d’égalité. Le tort de Manuel Valls a été d’entretenir la confusion sur ce sujet en défendant le principe de laïcité comme une valeur supérieure, une valeur de référence, au même titre que les valeurs humaines ou universelles.
Si la laïcité n’est qu’un principe, elle se fonde néanmoins sur des valeurs : la tolérance, la neutralité en république comme garantie de la liberté de penser, l’égalité des sexes, la préférence donnée à la vérité démontrée sur la croyance dans le champ de la vie publique, etc.
Un principe se met en œuvre (parfois avec des dérogations et des exceptions). Pas les valeurs qui, étant absolues, sont sans concessions « par principe ». Un principe ne s’invoque comme une valeur fondatrice.
Le principe s’impose comme une nécessité (comme les principes physiques auxquels aucun corps ne peut échapper), la valeur n’est qu’un modèle auquel on doit (/ on peut) se référer. La valeur est créatrice, pas un principe. Elle est interprétable, pas un principe.
Si vous avez vous-mêmes réfléchi sur ce point, une discussion permettra éventuellement d’enrichir l’article n°3.