@Olivier MONTULET
Ça m’apprendra à ne pas faire attention au titre, vous parlez ici uniquement de système social. Cela ne change pas mon propos, je dirais même qu’il aurait été profitable que lorsque vous parlez de système social, vous fassiez l’effort d’écrire « système social » et non pas seulement « système », cela peut porter à confusion, nous ne voyons que trop de raccourcis par soucis d’économie cognitive. Je vais vous montrer que mon argumentaire s’applique aussi à un système social.
Pour ce qui est de cette définition, je ne pourrais que me mettre à dos tout sociologue qui se respecte, en déconstruisant cette hypothèse de base de la sociologie qui est d’oublier qu’une relation est déjà une abstraction. Cet oubli permet d’y rajouter le fait de voir une relation « comme un facteur », une nouvelle abstraction qui s’ajoute à la précédente. C’est à mes yeux rien d’autre qu’un choix restreignant le champ d’étude de la réalité, certes utile dans ses domaines d’application (loin de moi l’idée de dénigrer l’efficacité des applications de la sociologie dans la manipulation des masses), mais dangereux lorsqu’on en oublie les limites.
En exemple je reviens sur mon argumentaire précédent en l’appliquant au sujet. Vous ne pouvez affirmer qu’un système social est un fait spontané dans une société qu’à condition de considérer que ce qui compose cette société est un ensemble d’éléments sans libre arbitre, et que toute relation entre ces éléments n’est rien d’autre qu’un produit inévitable et prévisible (à condition d’en résoudre la complexité je l’entends bien) de la confrontation entre deux éléments dans un environnement donné. Je réfute cette hypothèse et vous demande de l’argumenter si vous y tenez, si possible avec vos propres mots, cette longue citation ne pouvant en aucun cas me convaincre de votre compréhension du sujet.
Après avoir écrit ma réponse, une rapide recherche m’a montré qu’Henri Janne est un docteur en philosophie et en lettre, qui a écrit le livre dont sort cette citation après avoir été un homme politique (1968). Cela ne fait que me conforter dans l’idée qu’une telle idéologie est liée au matérialisme que je combats, la politique moderne ne pouvant être l’affaire que de gestionnaires de bétail.