Sans dieux : 1ère partie
Une fois, en feuilletant un livre sur la psychologie infantile, je suis
tombé sur un chapitre concernant la rébellion adolescente. Il était
suggéré que, dans la première phase de rébellion de l’enfant contre ses
parents, il peut tenter de se distinguer d’eux en les accusant de ne pas
respecter leurs propres valeurs/morales/prérogatives. Par exemple,
s’ils lui ont appris que la bonté et la considération sont très
importantes, l’enfant va les accuser de ne pas être assez compatissant,
surtout que c’est flagrant. Dans ce cas, l’enfant ne s’est pas encore
défini, il accepte toujours les valeurs et les idées que ses parents lui
ont transmises, il n’est donc pas capable d’affirmer son identité à
l’intérieur de ce cadre, l’extérieur n’étant que l’autre. Ce n’est que
plus tard, quand il remet en question les croyances et les moeurs mêmes
qui lui ont été présentés comme un évangile, qu’il peut devenir un
individu à part entière.
Je pense souvent que nous ne sommes pas allés au-delà de cette première
étape de la rébellion. Nous critiquons les actions de ceux qui actent
dans le grand décor du pouvoir et de leurs effets sur la société, nous
attaquons l’ignorance et la cruauté, mais rarement la question de savoir
ce que nous acceptons comme « moralité ». Se pourrait-il que cette
« morale », par laquelle nous pensons pouvoir juger leurs actions, est
donc liée à la-même chose qui doit être critiqué