Je ne vois pas la vie en jaune
Depuis le 17 novembre, le mouvement des gilets jaunes fait beaucoup parler et écrire. Son déclenchement serait dù à la hausse du prix des carburants, et aux taxes relatives à la transition énergétique, qui vont d'ailleurs augmenter en janvier 2019.
Ce n'est pourtant pas la première fois que le carburant est cher, et la flambée du prix du baril est la conséquence des sanctions de Trump à l'égard de l'Iran, et aussi la politique de l'Arabie Saoudite qui, en freinant la production, vise à maintenir un prix du baril élevé. A titre d'exemple, et pour illustrer la conséquence financière sur les ménages, une augmentation de 30 cts du litre d'essence pour un véhicule consommant 6l/100km, et roulant 20000 km par an, représente 360€, soit 30€ par mois. Celà parait faible, mais ajouté à plein d'autres charges, c'est beaucoup. Nous y reviendrons plus loin.
Sur le fond, je suis d'accord avec la grogne ambiante, qui conteste la politique de Macron, mais sur la forme, bloquer l'économie n'est pas la bonne solution. Les commerces, les professions libérales, les agriculteurs, les restaurateurs, sont impactés négativement par les blocages des gilets jaunes. En fait on a des citoyens qui nuisent à d'autres citoyens. Et celà, le gouvernement s'en délecte, en se bornant à débloquer les sites stratégiques comme les dépots de carburant, et en laissant pourrir la situation ailleurs. "Diviser pour mieux régner", en quelque sorte. Les gilets jaunes se trompent de cible, c'est à la tête du pouvoir, qu'il faut s'attaquer, et pas au peuple.
Mais pour qui ont voté ces gilets jaunes en 2017, étaient-ils parmi le quart des électeurs qui ont envoyé au 2e tour un nanti de la finance, bon élève du capitalisme ? Ont-ils joué le jeu rouillé du front républicain au 2e tour ? Ou bien ont-ils eu l'intelligence et l'honnêteté intellectuelle de s'abstenir. Ce n'est que dans ce dernier cas que je cautionne leur action aujourd'hui.
Le problème de ce mouvement, c'est qu'il est totalement désorganisé et dénué de tout programme de revendications. Pourtant la liste serait longue et non exhaustive : baisse de la csg, revalorisation des apl, hausse des salaires, lutte contre l'évasion fiscale, hausse des retraites modestes (agriculteurs, artisans...), revalorisation des prix agricoles, encadrements des marges de la grande distribution, soutien majoré à l'agriculture bio, suppression de l'Ifi, restauration de l'Isf sur les grosses fortunes, plafonnement des rémunérations des grands patrons et des actionnaires, réécrire la loi travail, diminuer la pression sur les salariés et les travailleurs en général, repenser le plan santé, améliorer les conditions de travail dans les hôpitaux, et les soins aux patients, lutter contre les déserts médicaux, arrêter de concentrer les citoyens et l'économie autour des villes, mais revitaliser les zones rurales, éliminer les zones blanches et la fracture numérique,alléger voire supprimer le contrôle technique automobile, qui précarise les personnes à revenu modeste, et les jeunes conducteurs, lutter contre l'obssolescence programmée,inventer une société basée sur une consommation pertinente et raisonnée plutôt qu'une consommation effrénée et forcée , etc...
L'heure est venue de faire une insurrection pacifique à Paris, et déposer le gouvernement en place, comme celà s'est fait en Islande, et repenser tout le système électoral et exécutif, écrire une nouvelle constitution qui fonderait une 6e république. Le pouvoir doit être aux mains des citoyens, avec une démocratie participative qui commence par la base, il faut inventer un nouveau mode de scrutin, avec une bonne dose de proportionnelle.Il faut fermer la porte à cette caste politique qui confisque le pouvoir, qui s'enrichit sur le dos des citoyens et fait de la politique un métier.
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