Si pour vous la liberté de choisir entre la peste ou le choléra, la
soumission ou la haine c’est une liberté, en effet vous avez raison.
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@JL
Dans les alternatives que vous proposez, le négatif est des deux côtés et cela ne correspond pas du tout à ce qui était envisagé plus haut, qui opposait la colère, souvent mauvaise conseillère et désastreuse dans ses effets, à la positivité de la raison philosophique.
Il y a bien ce que La Rochefoucauld appelait des « belles passions », celles qui induisent l’ambitieux à laisser une trace dans l’histoire, mais la colère n’en fait assurément pas partie !
La raison implique un travail dans la durée, et vise à une maîtrise de plus en plus assurée de soi et des choses. La colère, dans le temps, finit toujours par s’affaiblir, comme une baudruche qui se dégonfle. La colère ne peut jamais être un projet, comme le croyait probablement ce lamentable vieux con qui proposait aux imbéciles de « s’indigner ».
Quand j’étais prof et que je n’étais pas content d’une classe, il m’arrivait de dire à mes élèves : rappelez-moi, lundi prochain, que je dois me mettre en colère parce qu’au dernier devoir, vous avez été en dessous de tout. Ils ne manquaient jamais de me le rappeler « M’sieur, c’est aujourd’hui que vous devez vous mettre en colère ! ». Et je passais illico de la plus grande bonhomie à une colère terrible que je m’efforçais de jouer aussi bien que je le pouvais. Ce cabotinage les ravissait.