« Une insulte à l’histoire de la gauche » ? Mon cher camarade, la gauche historique est morte et enterrée depuis un moment et il est bien là le problème. Face à toutes ses incohérences, le PS voudrait bien réveiller les morts mais il n’y parvient pas.
Depuis 95, le mot « gauche » ne veut plus rien dire. Avant il y avait bien différents courants qui parvenaient tout de même à s’entendre sur l’essentiel, mais depuis la mort du communisme (je parle dans les faits, pas d’un point de vue théorique) un basculement à droite se produit et la limite entre libéralisme et socialisme qui se situait naguère au centre se retrouve désormais... au PS. Il est là le problème de la gauche : deux conceptions radicalement opposées tentent de cohabiter et n’y parviennent pas (sauf en cas d’élection présidentielle bien sûr). Le PS se divise entre les anti-libéraux et les sociaux-libéraux. En 2002 Jospin incarnait les seconds... et il s’est pris une sacrée claque. Aujourd’hui on tente de nous faire croire que les deux sont réconciliés, mais un gouvernement réunissant ces deux conceptions est de loin plus illusoire que le gouvernement d’union nationale cher à Bayrou !
En 2002 le PS s’est pris une claque, mais il n’a pas compris la leçon. Le problème est structurel désormais. Le PS va probablement éclater, il DOIT éclater pour que la gauche puisse de nouveau être représentative, et avec le PS DOIT éclater le clivage gauche/droite pour que le paysage politique s’adapte enfin à la réalité : les anti-libéraux d’un côté, et d’un autre côté les libéraux qui peuvent se décliner en une multitude de courants, comme c’est finalement le cas dans la plupart des pays européens. Travaillistes, ultra-libéraux, etc. Peut-être qu’on arrivera alors à faire de la politique plus intelligemment, débarassés des réminicences dogmatiques.