à l’auteur,
Je regrette de n’être pas passé, comme il m’arrive souvent, du côté des Galeries Lafayette, et de n’avoir vu cette très belle image publicitaire que sur le petit écran après sa disparition. Elle est aussi ravissante que celle que j’ai photographiée tout à l’heure sous un abribus, pour les parfums Dior.
Cette censure me rappelle une chose qui m’a choqué, il y a une dizaine de jours, dans un documentaire sur la statuaire grecque. Une historienne évoquait le caractère érotique de la Vénus de Cnide due à Praxitèle, dont Hadrien avait fait installer une copie dans les jardins de sa villa. La pauvre femme avait cru bon de préciser, pensant probablement s’adresser à un public d’imbéciles, que cette exhibition du corps féminin, en fait, n’avait rien de « sexiste » !
Tout cela est extrêmement inquiétant. On s’était beaucoup amusé, au XIXe siècle, de la précaution qu’avait prise Sosthènes de La Rochefoucauld, de faire coller, à l’imitation du pape qui avait fait peindre des caleçons sur les nus de la Sixtine, des petites feuilles de vigne en zinc sur le sexe des statues du Louvre. Dans sa préface à Mademoiselle de Maupin, Théophile Gautier lui fait observer qu’en ce qui le concerne, lorsqu’il est devant une statue, son regard ne se dirige pas automatiquement vers certaines parties des anatomies.
Rappelons que lorsque Rohani, ce sale con, était allé en visite à Rome, il y a quelques années, les autorités italiennes avaient poussé la plus abjecte servilité jusqu’à escamoter les nus qui sont partout dans les Palais, et jusque dans les collections du Vatican.
Ah, les sales tarfufes ! Et pourtant, tous ceux qui ont fait au moins des études secondaires devraient se rappeler les vers de Célimène ridiculisant la pieuse Arsinoé : « Elle fait des tableaux voiler les nudités, / Mais elle a de l’amour pour les réalités. »
Le malheur du monde islamique, Kamel Daoud l’a très bien vu, naît de la fustration sexuelle et donc de l’obsession qu’elle engendre. Nous sommes apparemment en train de prendre le même chemin. A cette bande d’obsédé(e)s sexuell(e) et de frustré(e)s, il n’y a qu’un conseil à donner : baisez autant que vous le pourrez, nuit et jour s’il le faut, ca vous remettra les idées en place et cela vous permettra de ne pas prendre un corps en marbre ou une image sur papier glacé, qui relèvent de l’art, pour un potentiel partenaire sexuel.