L’affaire des fesses de la femme sans tête
Dépitée par cette décapitée, la bandida a sorti son fusil. Et pan ! Et pan ! Je tire et ça tombe ! Comme des coucougnettes après l’action.
L’image qui a outré Calamity Hélène Bidard (1, clic pour agrandir) date des années 1980. Ici elle figure en devanture des Galeries Lafayette. En très grand et légèrement raccourcie du haut (voir mon précédent billet ici). J’y reviens car il manquait quelques détails.
Pour mémoire, son premier tweet :
« … en 2018, en pleine vague #Metoo et à quelques jours de #Noël, vous n'avez rien de mieux à afficher que les fesses d'une #femme sans visage ?! Je demande le retrait immédiat de cette campagne #sexiste !!! »
Mais non. D’abord ce ne sont pas « les femmes » mais un mannequin qui gagne sa vie en posant pour de la lingerie. Ensuite il me semble que ce type d’image est largement admise dans la société. Ou alors, que dirait-elle aujourd’hui de la célèbre pub Demain j’enlève le bas ?
Sur TPMP Hanouna a fait débattre de cette polémique. Aucune femme, aucune chroniqueuse n’a été choquée. Toutes ont trouvé cela plutôt beau et se sont désolidarisées des propos de Calamity. Seul un homme a fait la pasionaria en clamant sur des trémolos que les femmes étaient humiliées. C’est l’idolâtre Gilles Verdez.
Pourtant il y a une romance dans cette aubade. Imaginons un instant que la femme sans tête rencontre un homme, sans tête lui non plus. Car, ouiii, des hommes aussi sont réduits à l’état d’objets sexuels, enfin si on applique la logique un peu parano de Calamity.
Dans un autre tweet elle précise : « Oui, cette #publicité d’une #femme réduite à un morceau de corps et à un objet sexuel affichée en immense dans l’espace public est bien #sexiste ! Comment une #femme sans tête peut-elle "parler Aubade" ? »
Parler Aubade ? Que je sache, la marque ne vend pas des culottes à mettre sur la tête des femmes.
Non, je ne vois pas d’objétisation du corps féminin ni de sexisme. Il ne faut pas tout mélanger. Je trouve l’image tendre. La pub d’Aubade, pour qui la connaît, est fine et bien faite. Elle décline en plusieurs chapitres une séduction à la française. Rien de vulgaire, d’inutilement provoquant, de salace.
Quand Hélène Bidard, adjointe d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris, écrit : « Je demande le retrait immédiat de cette campagne sexiste », c’est une forme d’intimidation et d’abus de pouvoir. Un geste autoritaire. À la trappe ! Calamity Hélène s’est muée en Mère Ubu.
Cela a un nom : la Censure. Ce retour de la Censure va avec le puritanisme grandissant, l’intimidation sociale et morale, la justice expéditive par réseaux sociaux, la criminalisation de l’homme, etc, etc. C’est le Nouveau Monde et toussa toussa.
Les Galeries Lafayette ont aussitôt retiré le panneau d’Aubade. La censure est assimilée, admise. Par peur d’une mauvaise image et de perdre des clients.
La mère Ubu n’est pas Les Femmes. À ce jour je n’en ai pas entendue qui soutienne sa déclaration. Et le grand magasin a fait parler de lui juste avant les fêtes. Merci la Mairie de Paris.
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