C’est au début du mois d’août 2008 que le rapport de la « Commission nationale indépendante chargée de rassembler les preuves montrant l’implication de l’État français dans le génocide perpétré au Rwanda en 1994 » – dit rapport Mucyo, du nom du président de cette commission – a été porté à la connaissance du public.
Comme son titre l’indiquait de manière éloquente, le texte, dont la version reste d’ailleurs provisoire, instruisait à charge contre la France.
Ses « recommandations » finales étaient à ce titre particulièrement sévères : considérant qu’« à l’issue de son enquête, la Commission a trouvé que l’État français a joué une part active dans la préparation et l’exécution du génocide de 1994 »
“La France a entravé les efforts visant à obtenir la vérité sur le génocide au Rwanda” : dans un rapport de 52 pages, un cabinet d’avocats américain fustige le rôle de la France lors du massacre des Tutsis par les Hutus de 1994 : asile accordé à des suspects, soutien au gouvernement génocidaire… Aujourd’hui, de nombreuses archives restent toujours classifiées. Le rapport énonce notamment :
“Les hauts fonctionnaires français étaient au courant, et ont soutenu les actions et les objectifs du gouvernement Habyarimana et des génocidaires.” – “Les archives françaises contiennent de nombreux documents sans lesquels l’histoire complète de cette époque ne sera jamais connue.” – “Il ne fait aucun doute que de bonnes raisons ont motivé le refus de les déclassifier.”