Le populisme selon les médias dominants c’est comme l’idéologie ou la pornographie : c’est mal, et c’est toujours chez l’autre.
Selon Tisseron, il y a deux sortes d’empathie : l’empathie cognitive, et l’empathie affective. Seule la seconde est authentique. L’empathiste est celui qui, sous couvert d’une empathie affective qu’il n’éprouve pas, impose unilatéralement sa vision, son action.
De la même façon, il existerait deux sortes de populismes : Le mauvais populisme c’est incontestablement de l’empathisme ; le bon serait peut-être le populisme de gauche dont parle dans l’extrait ci-dessous, Chantal Mouffe.
« La différence entre un populisme de droite et un populisme de gauche tient à ce que le premier tend à restreindre la démocratie, tandis que le second travaille à l’étendre et la radicaliser. Pour reprendre la définition de Laclau, le populisme, la création d’un peuple a à voir avec l’instauration d’une frontière entre “nous” et “eux”, entre le peuple et l’establishment.
Je pars en effet du principe que ce qui ce qui définit le politique, c’est une dimension de conflictualité irréductible, et inhérente à toute société. Sans quoi, au fond, il suffirait d’administrer et d’arbitrer rationnellement les conflits, et la politique se confondrait avec ce qu’on appelle la “gouvernance”. La présence d’un antagonisme signifie, au contraire, un conflit qui ne saurait avoir de solution rationnelle, c’est-à-dire un conflit si indécidable sur la base d’une décision rationnelle qu’il exige de prendre parti. Prendre parti – et c’est cela pour moi la politique – introduit donc un élément fondamental, le rôle des passions et des affects. J’insiste sur le fait que la construction d’un “nous” politique se fait à travers la cristallisation d’affects, ce que toute la conception de la démocratie basée sur la théorie de la délibération et de la rationalité communicationnelle échoue à éliminer. C’est en ce sens que Carl Schmitt m’intéresse, lorsqu’il fait remarquer que les libéraux prétendent parler de politique en employant un vocabulaire emprunté à l’économie ou la morale. Au fond, les libéraux prétendent faire une philosophie politique sans politique. » (Chantal Mouffe par regards.fr)