« les chrétiens, écrit-il, furent si éblouis par la lumière divine réfléchie sur le cœur-miroir de Jésus, qu’ils prirent le miroir pour la lumière elle-même et se mirent à adorer le miroir. » Al-Ghazali
belle image non ?
La trinité, une perspective musulmane (’Abd Ul Hakîm Murâd)
extraits
Le terme coranique traduisant ici l’idée
« d’exagération »,
ghuluww,
est devenu un terme standard de l’hérésiographie musulmane. Il qualifie
en l’espèce l’hérésie consistant pour le pratiquant d’une religion
quelle qu’elle soit, musulmane ou autre, à diviniser une figure
charismatique vénérée. On sait par exemple qu’Ali, le gendre du
Prophète, fut décrit de son vivant par quelques uns de ses proches
disciples d’origine irakienne, où les cultures hellénistiques et
païennes formaient l’essentiel de l’arrière-plan éducatif des convertis,
comme Dieu Lui-Même, ou le véhicule d’une incarnation divine –
hulul.
Cette revendication ne manqua toutefois pas d’exaspérer le quatrième
calife puisque celui-ci décida de bannir les thuriféraires de son
compagnonnage. Quelques sectes islamiques marginales, comme le Kilzibash
en Turquie, ou les Alaouites des montagnes syriennes, entretiennent
aujourd’hui encore une cosmologie ésotérique qui stipule que Dieu s’est
incarné en ’Alî et dans la lignée des Imams qui lui succèdent.
...
« Quelques années avant lui, un théologien du XIIème siècle, Al Ghazâlî, a illustré les dangers du
ghulluw par cette splendide métaphore :
les chrétiens, écrit-il,
furent si éblouis par la lumière divine réfléchie sur le cœur-miroir de
Jésus, qu’ils prirent le miroir pour la lumière elle-même et se mirent à
adorer le miroir. Mais ce qui arriva à Jésus n’est somme toute pas
tellement différent de ce qui arriva, et continue d’arriver, à n’importe
quelle âme purifiée parvenue à la station de sainteté, mais pourquoi
donc la présence de lumière divine dans le cœur de Jésus fonderait-elle
ipso facto une doctrine le présentant comme l’hypostase d’une trinité
divine ? »
http://www.at-tawhid.net/la-trinit-une-perspective-musulmane-abd-ul-hak-m-mur-d__698.html