@njama @Erwan Prigent.
Je m´insurge dans votre débat parceque j´ai lu le nom de Renan, je pense que c´est le même, celui que cite plusieurs fois Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme lorsqu´Aimé Césaire dit ceci dans ce Discours qui est on ne peut plus dire, d´actualité :
" Au bout du capitalisme, désireux de se survivre, il
y a Hitler. Au bout de l’humanisme formel et du renoncement
philosophique, il y a Hitler.
Et, dès lors, une de ses phrases s’impose à moi :
« Nous aspirons, non pas à l’égalité, mais à la domination. Le
pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de
journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s’agit
pas de supprimer les inégalités parmi les hommes, mais de les
amplifier et d’en faire une loi. »
Cela sonne net, hautain, brutal, et nous installe en pleine
sauvagerie hurlante. Mais descendons d’un degré.
Qui parle ? J’ai honte à le dire : c’est l’humaniste occidental, le
philosophe « idéaliste ». Qu’il s’appelle Renan, c’est un hasard.
Que ce soit tiré d’un livre intitulé : La Réforme intellectuelle et
morale, qu’il ait été écrit en France, au lendemain d’une guerre
que la France avait voulu du droit contre la force, cela en dit
long sur les mœurs bourgeoises.
« La régénération des races inférieures ou abâtardies par les
races supérieures est dans l’ordre providentiel de l’humanité.
L’homme du peuple est presque toujours, chez nous, un noble
déclassé, sa lourde main est bien mieux faite pour manier l’épée
que l’outil servile. Plutôt que de travailler, il choisit de se battre,
c’est-à-dire qu’il revient à son premier état. Regere imperio
populos, voilà notre vocation. Versez cette dévorante activité sur
des pays qui, comme la Chine, appellent la conquête étrangère.
Des aventuriers qui troublent la société européenne, faites un
ver sacrum, un essaim comme ceux des Francs, des Lombards,
des Normands, chacun sera dans son rôle. La nature a fait une
race d’ouvriers, c’est la race chinoise, d’une dextérité de main
merveilleuse sans presque aucun sentiment d’honneur ;
gouvernez-la avec justice, en prélevant d’elle, pour le bienfait
d’un tel gouvernement, un ample douaire au profit de la race
conquérante, elle sera satisfaite ; une race de travailleurs de la
terre, c’est le nègre ; soyez pour lui bon et humain, et tout sera
dans l’ordre ; une race de maîtres et de soldats, c’est la race
européenne. Réduisez cette noble race à travailler dans
l’ergastule comme des nègres et des Chinois, elle se révolte.
Tout révolté est, chez nous, plus ou moins, un soldat qui a
manqué sa vocation, un être fait pour la vie héroïque, et que
vous appliquez à une besogne contraire à sa race, mauvais
ouvrier, trop bon soldat. Or, la vie qui révolte nos travailleurs
rendrait heureux un Chinois, un fellah, êtres qui ne sont
nullement militaires. Que chacun fasse ce pour quoi il est fait, et
tout ira bien. »
Hitler ? Rosenberg ? Non, Renan...
"Je veux dire pas un écrivain patenté, pas un académicien, pas
un prédicateur, pas un politicien, pas un croisé du droit et de
la religion, pas un « défenseur delà personne humaine ».
Et pourtant, par la bouche des Sarraut et des Barde, des Muller
et des Renan, par la bouche de tous ceux qui jugeaient et jugent
licite d’appliquer aux peuples extra-européens, et au bénéfice
de nations plus fortes et mieux équipées, « une sorte
d’expropriation pour cause d’utilité publique », c’était déjà
Hitler qui parlait ! "