Aucune assemblée législative, aucun gouvernement n’a jamais
décidé, avant 1848 (date de la proclamation de la deuxième république), que
« Liberté, Égalité, Fraternité » serait la devise de la république,
même si dès 1790, à la fête de la Fédération, le 14 juillet, cette devise ornait
certains drapeaux, notamment ceux des fédérations du Dauphiné et de la
Franche-Comté.
Par contre, avant 1848, un seul texte fait de la liberté, de l’égalité
et de la fraternité les trois vertus cardinales, c’est une planche de
Saint-Jean d’Écosse du Contrat social, en date du 20 janvier 1791, ce qui a fait
dire au frère trois points Charles Blanc en 1848 : « Qu’est-ce que cette
devise, liberté, Égalité, Fraternité, adoptée par l’Assemblée nationale et placée
au frontispice de la Convention, sinon le mot d’ordre séculaire, le véritable
mot sacré de la maçonnerie ? Devant ces textes, l’historien, sauf à bafouer
toute logique, et toute objectivité historique, les philosophes, les
francs-maçons, puis les révolutionnaires avaient connu, en des sens divers et
diversement apparentés, les mots de « liberté », égalité », fraternité ».
Pour Lamartine, les dogmes des utopistes et des anarchistes dont le
principe était une « fraternité chimérique »
réalisée sur la terre, tendaient tous à la suppression de la propriété
individuelle. George Sand disait « communisme ». D’autres disaient,
sans aller plus qu’elle au fond des choses, philanthropie (Saint Simon),
humanitarisme (P. Leroux), fraternité (Cadet), égalité (Les successeurs de
Buonarroti).
La
connotation des mots changent avec les époques et le contexte historique.