@finael
Arrêtez de prendre les gens pour des couillons :
’’Dix ans après son introduction en Inde, le coton transgénique n’a pas
rempli toutes ses promesses. La plante est vulnérable à de nouvelles
maladies et la hausse des rendements est moins élevée que prévue.
Le
gouvernement de l’Etat de l’Andhra Pradesh a ainsi annoncé qu’en 2011
la récolte sur près des deux tiers de ses surfaces cultivées avait été
inférieure de moitié à celle de l’année précédente. Et, pour la première
fois, le gouvernement du Maharashtra ainsi qu’un tribunal d’un Etat
voisin, le Madhya Pradesh, ont ordonné au semencier allemand Bayer
CropScience de verser près de 850 000 euros de compensation à plus de 1
000 agriculteurs pour leur avoir vendu des semences n’ayant pas donné
les récoltes promises.
.../...
En 2009, Monsanto a admis pour la première fois que sa variété de
coton Bollgard avait perdu toute résistance au ver rose dans des champs
du Gujarat, à l’ouest du pays. Deux ans plus tard, le directeur de
l’Institut pour la recherche sur le coton (CICR), Keshav Raj Kranthi, a
mis en garde contre la vulnérabilité accrue du coton transgénique aux
bactéries.
"La productivité dans le nord de l’Inde
devrait décliner en raison de la baisse du potentiel des semences
hybrides, de l’apparition du problème du virus de la frisolée sur les
nouvelles semences hybrides génétiquement modifiées et d’un haut niveau
de vulnérabilité aux parasites suceurs (les variétés non génétiquement
modifiées étaient résistantes)", lit-on dans un rapport publié en
mai 2011. M. Kranthi constate également que les semences transgéniques
consomment davantage d’eau et de nutriments, conduisant à l’épuisement
des sols. Elles ont donc besoin d’engrais pour donner des rendements
maximaux.
Ces engrais, insecticides et semences
génétiquement modifiées ont un coût. Les paysans doivent s’endetter,
souvent auprès d’usuriers locaux ou directement auprès des vendeurs de
semences et d’engrais. La moindre chute des cours du coton ou des
conditions météorologiques défavorables débouchent parfois sur des
tragédies. En 2006, dans la région de Vidarbha, des milliers de paysans
qui ne pouvaient plus rembourser leurs dettes se sont suicidés en
ingurgitant des pesticides.’’
https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/04/26/les-promesses-non-tenues-du-coton-ogm-en-inde_1691714_3244.html