Les média incontournables nous servent en boucle cette propagande, malheureusement répétée par tous ces faux ’pragmatiques’ qui croient pertinent de rejeter les abstractions qui les dérangent : les Français seraient ’en démocratie’ et auraient tort de s’opposer à un régime politique qui les mettrait à l’abri des horreurs rencontrées dans les pires dictatures du moment ...
Cette argutie n’est pas seulement un lapsus révélateur d’un sens de l’entendement perturbé, mais devient une faute vis à vis des malheureuses victimes de dérives dictatoriales qui, ailleurs, sont ainsi incitées à passer à côté du premier devoir citoyen : celui d’être exigeant et de refuser de banaliser la moindre des dérives ! (Peu de ’chances’ de pouvoir établir une démocratie digne de ce non par la ’servitude volontaire’ de postures conformistes complices des dévoiements institutionnalisés.)
’en démocratie ’ ?
Il se trouve que ’démocratie’ est justement une abstraction ! Et se tromper, de plus, sur le sens consensuel de cette abstraction est d’autant moins pragmatique.
— Ce qui peut être envié ailleurs, dans le sort des Français, n’est certainement pas dû au seul fait que nous ne sommes pas réputés être sous un régime de royauté, ou qu’un système de scrutin soit mis en avant pour la légitimation officielle du pouvoir.
Le fait historique de la Résistance française avait démontré l’importance capitale d’une capacité citoyenne à s’auto-déterminer pour exiger et restituer effectivement au peuple une capacité de décision politique.
Ceux qui, historiquement, ont voulu faire table rase du passé (comme dans le ’Meilleur des Mondes’ (*) ), gommer l’Histoire et la culture, se sont-ils jamais montrés pragmatiques, ont-ils jamais instauré un régime universellement réputé ’démocratique’ ?
(*) Aldous Huxley. « Les faits ne cessent pas d’exister parce qu’on les ignore »