@Trelawney
C’est avec Farman,
je crois, que l’on a réalisé au début du XXe siècle, le premier
avion véritable, c’est-à-dire autostable : si on lâche les
commandes, il continue de voler en ligne droite sans décrocher et
tomber.
Avec des ailes en V,
si l’avion roule sur un côté, la surface horizontale de cette aile
donnera une portance plus grande que l’autre et redressera l’avion.
Un avion est stable
en tangage si le centre de gravité est légèrement en avant du
centre de portance donné par les ailes. L’empennage crée une légère
déportance qui compense comme une balance l’avancée du centre de
gravité par rapport au centre de portance qui serait le centre du
fléau de la balance, situé sur la carlingue dans le prolongement
des ailes.
Si l’avion pique, la
déportance de l’empennage augmente, enfonçant l’arrière ce qui
redresse l’appareil.
Si l’avion monte, il
ralentit, la déportance diminue donc et l’arrière se soulève sous
l’effet de la gravité qui s’exerce devant le centre portance.
L’avion redevient horizontal.
Tout cela bien sûr
si on lâche les commandes.
Il est clair que
les ingénieurs de Boeing ont cru qu’ils pouvaient rendre l’avion
instable à l’image d’un chasseur comme le Rafale et que l’ordinateur
de bord pourrait se substituer à la stabilité naturelle qui est
pourtant indispensable, par sécurité, aux avions de ligne, par une
action robotisée continue sur les commandes électriques .
Mais le logiciel
qu’ils ont mis au point n’était pas celui - inégalé à ce jour
avec le plan canard mobile - qui équipe le Rafale de Dassault !
Le logiciel était
utilisé au décollage car c’est un moment critique pour l’équilibre
de l’avion avec l’accélération constante. Piloter l’avion instable
sans aide aurait constitué un formidable travail pour les deux
pilotes comme du temps des « cages à poule » d’avant Farman
! Travail pour lequel ils n’étaient pas entraînés.