@Renaud Bouchard
Quelques mots en vrac.
Quels dommages réels subis sur le bâtiment ? La
charpente.
S’il fallait reconstruire la charpente à l’identique - possible
par les relevés exhaustifs qui en furent faits – cela ne correspondrait - technique
du XXIe siècle - qu’à un chantier de charpenterie de dix semaines de travail :
coupe des fûts (les chênes existent), mise au gabarit et installation.
Faut-il utiliser les méthodes du XIII et XIVe siècle ? Ces
époques chevillaient les éléments pour économiser le métal, les clous étaient
chers.
Ensuite, les géométries des charpentes traditionnelles ont
changé dans le temps vers une optimisation des moyens et des matériaux ; allons
voir la charpente de Fort-Vauban (ou d’autres) plus longue et soumise à des contraintes mécaniques extérieures supérieures à celle de Notre-Dame.
Quant à Notre Dame, si j’en crois le conservateur de Cluny
que j’ai rencontré pour mon travail sur l’abbaye mâconnaise, elle souffrait d’un
péché d’orgueil ; à vouloir illuminer et rehausser l’édifice – plus haut, plus
grand, plus fort ! – il fallut inventer les arcs-boutants pour éviter qu’elle
ne s’ouvre en deux ; corollaire : à cause de ces éléments de renfort,
elle devint la cathédrale la plus obscure de toutes.
La lumière (donc Dieu ?) préférait, entre autres, entrer
à foison à Chartres (construite en 26 ans) ou Amiens, Si j’en crois ce spécialiste, Notre-Dame serait
un échec.
Doit-on oublier que les cathédrales gothiques – art français
développé par l’abbé Suger – étaient des instruments de colonisation* (souvent
violente) ; à chaque nouveau territoire conquis le roi franc bâtissait une
église dédiée à Marie d’où une foison de Notre-Dame…
*(Remarque : à la même époque, la cathédrale de Lyon est une dédicace à saint
Jean le Baptiste et saint Étienne ; la ville vivait dans la neutralité, assise
entre l’empire germanique et le royaume franc. Lyon ne devint française qu’en
1312.)