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Commentaire de Christian Labrune

sur Le destin tronqué de Vincent Lambert


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Christian Labrune Christian Labrune 25 avril 2019 16:22

Cette information me plonge dans le dégoût. Comment un pays comme la France, non seulement allié désormais de l’islamo-nazisme iranien peut-t-il de surcroît cautionner des pratiques qui étaient celles du nazisme allemand ? Je suis resté au moins cinq minutes devant l’écran, ne sachant même quoi quoi écrire. Je viens de me rappeler que j’avais déjà proposé ici des articles sur cette question. Ils n’ont évidemment pas été publiés et je vais recopier ici le dernier. Sylvain Rakatoarison me pardonnera sans doute de pirater sa page, puisqu’il convient d’enfoncer le clou et qu’on n’en fera jamais assez.

Déconstruction d’une idéologie mortifère.

Texte

Depuis bien des années maintenant, l’association ADMD répand impunément dans le public sa sinistre propagande pour le droit à « mourir dans la dignité ». Pour qui ne dispose pas d’un minimum de culture philosophique, cet objectif peut paraître séduisant mais il est aisé de mettre au jour ce que dissimule une pareille idéologie.

Il y a une dizaine d’années, j’avais pu constater que mes élèves pourtant déjà bacheliers mais sensibles à la propagande médiatique, étaient majoritairement persuadés que les hôpitaux étaient remplis de tétraplégiques aphasiques désirant la mort et très empêchés de l’obtenir. Ces gens-là, il fallait bien évidemment les tuer de toute urgence. Un jeune m’avait même dit : « M’sieur, les chiens, quand il sont vieux, on les pique, ça vaut quand même mieux que de les laisser souffrir ! ». C’est ce que voudraient aussi la plupart de ceux qui, souvent en parfaite santé, réclament à cor et à cri une légalisation de l’euthanasie. Qu’on puisse donc enfin piquer comme des chiens les vieux qui en sont au dernier acte ! J’avoue que je ne vois pas très bien où serait l’exigence de « dignité » dans cette manière d’aligner le destin des hommes sur celui des chiens, mais passons.

Ce que les fanatiques de l’euthanasie sont incapables de comprendre, semble-t-il, c’est qu’il ne suffit pas de « vouloir » mourir, les choses sont loin d’être aussi simples. On s’abstiendra évidemment de porter un jugement sur quiconque a décidé de mettre fin à ses jours librement : il SE tue, c’est son affaire. Mais peut-il demander à UN AUTRE de le tuer ? N’y a-t-il pas dans une pareille demande quelque chose d’exorbitant et qui met en jeu, lors même qu’on à renoncé à la vie et à la liberté qui va avec, lors même qu’on a déjà consenti à l’absolue passivité du cadavre, la liberté de l’autre, celui qui va vous achever ? Parmi les partisans de l’euthanasie, il y en aurait probablement très peu, du moins je l’espère, qui accepteraient de céder à une pareille demande. Ils auraient absolument raison. Pourquoi ?

Parce que rien n’est plus banal, dans un moment de désespoir ou de dépression, que de se dire qu’on préfèrerait être mort. Lorsqu’on entend de pareils propos, on se garde en général de les prendre au sérieux, on se dit que le sujet est en proie à une souffrance et que c’est à cela qu’il faut d’urgence trouver un remède. Quand le suicidaire entreprend d’enjamber le garde-fou du Pont Neuf pour se jeter à l’eau, l’intention d’en finir paraît tout à fait évidente et néanmoins on essaie d’arrêter, manu militari s’il le faut, le geste irrémédiable. Dans bien des cas, le désespéré ne recommencera pas. On me dira que l’individu qui agit ainsi n’est pas grabataire, qu’il est même souvent en parfaite santé, que sa situation est sans comparaison possible avec celle de l’agonisant. Eh bien, parlons un peu de l’agonisant.

Dans le cadre actuel de la loi Léonetti, le mourant a le droit, si j’ose dire, de prendre son temps, et la norme est même d’attendre que le processus suive son cours, en utilisant tous les moyens dont on dispose - et ils sont efficaces-, pour faire en sorte que les choses restent supportables physiquement et psychiquement. Personne n’est actuellement fondé à représenter au mourant qu’il y aurait une autre solution plus rapide, réputée moins douloureuse et assurément plus économique pour l’institution hospitalière. Mais si une loi stipulait que c’est un droit de se faire « piquer » comme un vieux chien, il deviendrait tout à fait normal dans ces conditions, et même tout à fait indispensable, d’informer le mourant de tous ses droits, y compris celui d’être achevé. Tout plaiderait évidemment en faveur du droit à disparaître « dans la dignité » : le mourant occupe bien inutilement un lit d’hôpital ; son agonie, si elle se prolonge au delà du souhaitable, va peser lourdement sur le vécu quotidien de son entourage, et de toute façon, au point où vous en êtes, chère Madame ou cher Monsieur, les carottes sont cuites, etc. Bref, la « liberté » de la décision, dans un tel contexte, paraît fort relative, et qui voudrait continuer à vivre ne le ferait que pour compliquer l’existence de tout le monde, il y aurait de sa part beaucoup de mauvaise volonté et même, disons-le, une certaine lâcheté.


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