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Commentaire de Pascal L

sur Massacres de chrétiens au Sri-Lanka : on s'indigne ou on s'en fout ?


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Pascal L 26 avril 2019 11:57

@Seudoo
« cependant sans dieu, l’enfer n’existe pas »
Voilà une question théologique intéressante. Si nous effaçons Dieu de notre mémoire, Satan disparaît-il avec ? En fait, avant que l’humanité prenne conscience de l’existence de Dieu (représenté par le mythe d’Adam et Eve dans la Bible), la Bible nous parle d’un paradis terrestre et la science nous parle de groupes d’hominidés. De mon point de vue, les deux sont vrais dans la mesure ou la Bible est interprétée comme un mythe fondateur. Pour moi, le paradis terrestre de la Bible, c’est l’absence de contrainte, la liberté totale qui peut aller jusqu’à tuer son frère ou voisin lorsque l’on convoite ce qu’il possède. Il suffit d’observer les groupes de grands singes pour comprendre ce que cela pouvait représenter. Encore aujourd’hui, une partie de la population humaine se comporte exactement comme leurs ancêtres hominidés. La conscience du mal n’existe pas, mais la souffrance est déjà présente. Adam, ce peut être vous lorsque vous prenez conscience de l’existence de Dieu. Vous pressentez qu’il y a quelque chose qui vous dépasse et qui peut vous imposer des contraintes. Selon le mythe de la Bible, il faudra plusieurs génération à l’humanité pour apprendre qu’il ne faut pas tuer son frère (Caïn et Abel) puis d’autres contraintes apparaîtront avec le temps, en principe tournées vers la diminution de la souffrance des autres. Face à cela, la négation de la contrainte apparaît progressivement comme la notion de mal. La personnalisation du mal en Satan apparaît, mais cela n’enlève rien à la responsabilité de celui qui cause de la souffrance à autrui. Cette personnalisation est issue de l’observation. On peut parfois constater que le mal peut apparaître de manière coordonnée entre des personnes qui ne se sont pas concerté. L’ultra-gauche et le salafisme par exemple suivent des logiques convergentes même si à la fin un seul subsistera.

Autre approche, même sans Dieu, l’enfer existe déjà sur terre. Regardez les deux dictateurs moustachus du 20ème siècle. Il s’y entendaient parfaitement pour faire vivre un enfer à leur contemporains et aucun des deux ne croyait en Dieu.
La religion n’est en aucun cas la cause du mal par elle-même, mais elle est souvent exploitée par des personnes sans foi ni loi pour justifier le mal qu’ils peuvent faire. La parole « Rendez à César... » de Jésus est prophétique. L’association de la religion et de la politique est toujours une source de mal. Chaque fois que l’on a voulu mettre la religion sous la tutelle de l’Etat (Spinoza et consorts), la violence a été décuplée (guerres de religions, massacre des Cathares...).

Si Dieu est amour, le paradis chrétien, c’est vivre, au delà de la mort, éternellement dans l’amour. L’enfer qui va avec c’est juste un lieu où l’amour est absent pour ceux qui ne peuvent accepter l’amour. Mais un lieu sans amour ne doit pas être très différent d’un goulag. Satan n’avait-il pas avoué à un exorciste qu’il avait créé l’enfer avec l’aide des hommes ?


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