La France, c’est d’abord une langue, magnifique, très bien placée parmi les 10 qui comptent dans le monde (Anglais, Espagnol, Chinois, Arabe, Français, Allemand, Russe, …). Notre langue se développe en Afrique, c’est notre pilier.

C’est aussi une histoire glorieuse et un pays magnifique aux milliers de monuments : le haut le coeur mondial pour Notre Dame, le tourisme au top. L’histoire, c’est le passé, mais la géographie demeure. Prions que nos glaciers ne fondent pas trop vite.

C’est enfin une culture unique et une façon d’être à la fois admirées et détestées par certains, par les Anglo-saxons et leurs cousins germains en particulier (Glücklich wie Gott in Frankreich). Culture en déclin, un peu triste dans ce pays vieillissant, mais avec de beaux restes quand même, et un nouvel élan n’est pas impossible. On sous-estime beaucoup l’art de vivre à la française, la relation hommes/femmes (malgré tous ces crétins qui veulent singer les Américains), tout ce qui est invisible et qui attire irrésistiblement le monde entier, surtout ceux qui nous jalousent et nous détestent. Au temps de la surveillance généralisée, du flicage mondial, gageons que les Français sauront gérer mieux que les autres l’IA, ce monstre qui menace l’humanité et la liberté.

Tout comme les Chinois, les Français se vivent comme le centre du monde, très précisément localisé par Salvador Dali. Cela devrait nous rapprocher.

Jouer les sous-Trump du côté de Taïwan n’est pas terrible. D’un autre côté, la liberté de circulation dans les détroits doit être défendue mordicus. Les Chinois vont un jour dominer le monde, et il faut apprendre dès maintenant à leur tenir tête, tout en coopérant avec eux en Afrique et ailleurs. Mais le cas de Taïwan, il est vrai, est particulier. Pour les Chinois ce détroit est dans leurs eaux territoriales. Macron aurait pu s’abstenir d’aller les narguer précisément là. Pas malin.

En position de force, et ils le seront de plus en plus,  les Chinois peuvent se montrer arrogants. Lu dans la presse internationale : un journal russe (la Gazette Indépendante) a publié un article sur la croissance déclinante de l’économie chinoise. Un diplomate de l’ambassade de Chine à Moscou lui a envoyé un mail, le tutoyant et l’insultant, le menaçant de l’inscrire sur une liste noire et de lui interdire de se rendre en Chine. Incroyable. Mais cela annonce  ce que peuvent être les relations avec la Chine quand elle se sent en position de force : brutales. Il faut s’y préparer et savoir montrer les dents quand nécessaire. Le journaliste russe n’a pas retiré son article de son site et a élevé une protestation vigoureuse.

Le duopole USA-Chine fait peur, et il y a de quoi. Des étudiant(e)s chinois sont apparus au début des années 2000 dans l’école d’ingénieurs dont je suis issu. Ils apprennent le Français en 3 mois. Au terme des 3 ans d’études, le classement est chaque année le même : en tête, les Chinoises, ensuite les Chinois, suivis par les Français. Impressionnant.

Imaginer notre avenir, c’est comment tirer parti de nos atouts entre ces deux géants. Ils attaquent de partout, avec les GAFA et leur quincaillerie de plus en plus high tech. Entre atlantisme dogmatique, buté, et ouverture vers l’Est, il y a des perspectives à tracer. J’espérais que Macron en parle. Il n’en a rien dit. Le blabla convenu sur l’UE ne répond en rien à ces défis. Tant pis pour lui, et pour nous.