@Eric F
A mon avis « salaire différé » est une erreur d’interprétation. Le qualificatif « salaire continué » (pondéré) me semble plus approprié, dans le système actuel tout au moins.
Le système de retraite ponctionne une part de la valeur ajoutée que vous avez produite par votre travail afin de financer la retraite des aînés, et en échange il vous donne des droits à la retraite dont la jouissance sera financée par les générations qui suivent.
A partir du moment où cette ponction est obligatoire, il n’y a aucun acte d’achat. Le terme d’achat est impropre pour décrire le fonctionnement du système. On ne peut même pas dire que l’argent qui a été ponctionné sur le travail de l’assuré appartenait à l’assuré. La ponction préalable, que l’on appelle cotisation, est une condition sine qua none pour percevoir un salaire qui lui, viendra sur le compte bancaire de l’assuré. A la limite je ne vois même pas l’utilité de faire figurer le montant des cotisations sur le bulletin de salaire.
Notez que cette ponction sur la valeur ajoutée du travail est complètement indépendante du statut matrimonial ce qui fait de la réversion une prestation fondamentalement non contributive puisqu’une réversion est accordée sans supplément de cotisation ni même sans supplément de valeur ajoutée par le travail.
Remarque : Ne pas confondre réversion et avantages familiaux de retraite qui eux par contre correspondent bien à un travail, celui d’élever des enfants futurs consommateurs, futurs contribuables, futurs travailleurs, futurs contributeurs du système de retraites.
En fait, dans un système obligatoire par répartition, on « n’achète pas » ni une retraite personnelle, ni une réversion. On n’est propriétaire de rien. On ne peut pas vendre sa retraite personnelle, c’est un droit de type extrapatrimonial.
Par exemple j’ai lu qu’il est prévu de rester à 14% du PIB pour financer les retraites. Comme le nombre de retraités augmentera et que la part prise sur le PIB restera constante en %, si le PIB n’augmente pas de façon hyper optimiste, les retraites baisseront. J’ai lu aussi que le taux de prélèvement obligatoire restera à 28% (hors indépendants et professions libérales). Donc si le nombre d’actifs diminue en proportion du nombre de retraités, le total des ressources du système baissera ce qui se traduira soit par une baisse des pensions, soit par une hausse des impôts si on veut conserver le niveau des pensions.
Donc en définitive vous n’avez rien acheté au sens propre du terme. Vous détenez le droit de percevoir une pension de retraite et c’est tout. On peut le quantifier comme on veut, des trimestres, des points, des cacahuètes ou des petites images, ce n’est qu’un droit dont personne ne sait avec certitude à l’instant T ce qu’il vaudra en Euros à l’instant T + N années.