@lloreen : mais s’abstenir coûte assurément encore plus de liberté.
En effet, dans un scrutin, seules les voix exprimées sont prises en compte. Voter blanc, voter nul et ne pas voter reviennent à en accepter par avance le résultat, lequel a toutes les chances de correspondre au premier choix des tenants du système et au pire pour le bien commun.
Les partisans de l’abstention prétendent que déserter massivement les urnes annulerait la légitimité de l’élu. C’est une tromperie, car dans les faits il n’en est rien, comme le prouvent les records atteints par l’abstention ces dernières décennies. En réalité, c’est la règle du « qui ne dit mot consent » qui s’applique. D’ailleurs, comment l’abstention pourrait-elle être l’expression d’un avis contraire, alors que par nature elle en marque l’absence ?
À moins qu’on se satisfasse du résultat attendu, s’abstenir est assurément la pire des stratégies.
Dans un contexte où il est impossible d’obtenir satisfaction, les choix qui restent peuvent encore éviter le pire. Notamment, un vote utile peut affaiblir l’adversaire et entraver ses projets. Par exemple, même si l’on est contre le système, forcer l’alternance politique entre des courants adverses qui le soutiennent peut déjà représenter un moindre mal.
A contrario, s’abstenir revient à refuser de livrer une bataille sous prétexte qu’on ne peut pas la gagner... ce qui éloigne bien évidemment tout espoir de jamais gagner la guerre. Mais la différence avec les combats militaires, c’est qu’on n’a rien à perdre à livrer bataille dans les urnes, aussi faibles soient les gains espérés.
Donc comme dit l’auteur, « glisser un bulletin dans l’urne ne coûte rien ». Et même si ça ne rapporte rien, au moins ça peut éviter de perdre plus gros.