Descartes
Lorsque
Descartes voulut faire table rase dans son entendement, la première phrase
qu’il aurait dû dire, pour reconstruire l’édifice de ses croyances, au lieu
d’être son fameux : « Je pense, donc je suis », aurait dû être : « Je
parle, donc je pense », car cette phrase qu’il prononçait mentalement, il
la prenait dans sa connaissance qu’il avait du langage dont il avait oublié de
se défaire comme de ses autres connaissances.
Spinoza
Le
panthéisme, en faisant de Dieu le « Grand Tout » qui anime l’Univers, formulait
donc la véritable doctrine scientifique de la divinité. Il ne lui manquait plus
qu’une chose : donner à ce principe universel un nom qui permit de le
connaitre, de le retrouver dans la Nature, de le définir ; allons plus loin, de
le ranger dans la nomenclature des corps simples.
C’est
ce que la science moderne a fait. Mais Spinoza est né trop tôt pour avoir vu la
sanction de sa doctrine dans l’œuvre de Lavoisier. Il est resté dans les nuages
indécis de la spéculation, il n’a pas su mettre l’idée flottant dans son esprit
sur le terrain plus sûr, mais moins brillant, des sciences positives.
Nietzsche
Les
hommes comme Nietzsche ne laissent, dans le monde, qu’une impression : « C’est
un misogyne !... » Leur science est néant, leur œuvre on l’oublie, leur
haine seule reste.
La
science de Nietzsche n’est, du reste, pas à lui ; sa haine seule lui
appartient. Il est philologue, il étudie les textes antiques et nous les
traduit. C’est un plagiaire des idées lointaines, celles que personne ne
réclame, c’est pour cela qu’il est quelquefois étonnant, il nous rend des idées
très anciennes qu’il attribue à l’homme supérieur, le suprahumain.
Livres de Femmes, Livres de Vérités