« fi l1’y a pas de nature si grossière – disait Th. Gautier – qui ne
puisse être relevée par le style, M. Millet en est un exemple...
Toutefois les tenants de « l’Académisme » ne tolèrant que les thèmes «
élevés » inspirés de la mythologie, de la Bible ou de l’histoire, jugent
les sujets de Millet « vulgaires ». « populaires", « triviaux » …
Même Baudelaire, qui décerne des éloges à certains « pompiers »
demeurés inconnus, considère que « les paysans de Millet sont des
pédants qui ont d’eux-mêmes une trop haute opinion
"
On lui reprocha aussi de vouloir exposer dans ses œuvres l’idéologie
révolutionnaire de 1848, influencé par Proud’hon, Courbet et Daumier.
Or, Millet, esprit religieux, nourri de la Bible, se désintéressait des
combats politiques.
Il y eut, cependant, des esprits clairvoyants qui surent distinguer son « réalisme » de celui de Courbet et de Daumier
. Th. Pelloquet, par exemple, qui écrivait dans le « Journal du Salon de 1863 » :
« Les partisans du réalisme le tiennent au contraire pour un
romantique el pour un académicien, ce qui est la même chose à leurs
yeux. Millet n’est rien de tout cela. Il cherche consciencieusement
dans le spectacle des hommes et des choses de son temps les grandes lois
qui ont guidé les maîtres et il les retrouve. Il les applique à sa
façon, c’est là son originalité et sa force, une très grande originalité
et une très grande force que personne, en France du moins, n’a eues
avant lui, et que personne ne possède à côté de lui au même degré."
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