@Jonas
Joans,
vous ne faites que ressortir là la propagande raciste, propagande à
vrai dire grossière, qui vise à banaliser un esclavage européen
transatlantique qui n’a pas d’équivalents dans l’histoire, tant par
son ampleur que par son côté racialisé. Les chiffres que vous
donnez sont très contestables (certains donnent moitié moins), et
de toute façon, si vrais, ils seraient équivalents sur quatorze
siècles à ceux de la vraie traite négrière sur moins de quatre –
il faut savoir que les estimations de 11 à 13 millions pour cette
dernière ne sont pas sérieuses (et qu’est-ce que ce serait si on
prenait en compte les esclaves américains indigènes et même
européens envoyés en Amérique par les Européens d’alors).
La
précision de « vraie traite négrière » au sujet de la
transatlantique est pleinement justifiée pour contrer les manœuvres
aussi bateaux que malhonnêtes d’essayer de banaliser le terme, qu’il
est stupide d’employer dans les deux cas que vous citez, et
particulièrement celui de l’esclavage subsaharien. Aussi stupide que
de dire que les anciens Grecs et Romains faisaient la traite des
Blancs, affirmation qui n’aurait pas le moindre sens (que les
esclaves gréco-romains étaient effectivement blancs ne lui en
accordant en aucun cas). L’esclavage subsaharien, tout comme
d’ailleurs les esclavages arabes et musulmans, n’étant en fait que
l’équivalent local de cet esclavage traditionnel gréco-romain, ou
de l’esclavage chinois, de l’esclavage indien etc..., tous liés à
l’absence de machines performantes dans le monde traditionnel. Aucun
d’eux ne visait à vider des régions entières de leurs habitants,
afin d’entretenir une machine industrielle à l’autre bout du monde.
Et d’ailleurs, la traite négrière a développé en Afrique
subsaharienne les réseaux, qui ont ensuite servi au commerce
intra-subsaharien et au commerce arabe, alors que la traite y était
avant mineure (Zanzibar a ainsi été développée par les Portugais,
Français et Britanniques, avant de devoir se reconvertir vers le
monde arabe et l’Inde lorsque les pays européens ont interdit les
uns après les autres l’esclavage). La traite négrière a été
ainsi unique par son ampleur de déstructuration politique et
sociale, dont on subit encore les effets aujourd’hui.
Quant
à la persistance de pratiques d’esclavage, dites "d’esclavage
moderne", dans les pays arabes du Golfe Persique, elle est
indéniable, mais elle est à rapprocher de pratiques semblables dans
les pays occidentaux. Il est cependant certain que le maintien d’une
mentalité archaïque chez nombre d’aristocrates arabes (on l’a
encore vu avec l’affaire de la princesse séoudienne qui s’est enfuie
de Paris après avoir rudoyé un employé) favorise de tels
agissements.