@Duke77
L’Orient le Jour est un journal libanais pro-occidental, donc il ne précise pas ce qui déteint sur sa France bien-aimée. Cet article du Comité des parents expliquait en quoi cet établissement violait la loi libanaise (et a du reste été condamné pour cela) :
Depuis le début de l’année 2015, un
conflit nous oppose à la Mission Laïque Française (MLF) et à la
direction du GLFL. Au cours d’un long processus conflictuel, certains
agissements de la MLF ont dépassé les limites du débat démocratique
pour finalement atteindre un niveau indigne d’une institution française
en charge de l’éducation de milliers d’élèves dans le monde.
Maintenant que le conflit s’est apaisé, nous pensons qu’il est
nécessaire de vous signaler ces agissements pour en garder une
traçabilité et en tirer les conclusions qui conviennent.
Début Janvier, le Comité des Parents
du GLFL (CDP-GLFL) a refusé d’approuver le budget du GLFL et cela sur
la base des prérogatives que lui fournit la loi libanaise (loi 515).
Cette décision est parfaitement justifiée et réfléchie. En effet,
saviez-vous, par exemple, que :
- la scolarité moyenne au GLFL a doublé en 6 ans. Elle est passée de
4.5 millions de LL (3000 dollars) à 9 millions (6000 dollars), alors
que l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 21% sur la
même période. La scolarité actuelle représente 14 fois le smic au Liban
!
- le budget du GLFL présenté au Ministère de l’Education au Liban ne
représente pas le budget réel tel que consolidé par la MLF, et que le
GLFL génère des revenus externes au budget, non déclarés au Ministère,
estimés à environ 400.000 dollars annuellement !
- le poste de dépenses budgétaires intitulé « Indemnités au
Propriétaire », autrement dit les montants transférés à la MLF et qui
par conséquent ne sont pas alloués au fonctionnement du GLFL, est passé
de 300.000 dollars en 2010/2011 à 1.5 million de dollars en 2014/2015,
soit une augmentation de 500% sur cinq ans !
- malgré une inflation proche de 0% et une augmentation négligeable
du nombre d’élevés, le budget de l’année 2014-2015 a prévu une
augmentation des coûts opérationnels de 30% par rapport aux coûts
opérationnels de 2013-2014 !
- la MLF a refusé de nous fournir le bilan comptable de l’année
2014/15 (les dépenses effectives), contrairement à ce que stipule la
loi libanaise.
- la MLF a entrepris un gigantesque chantier de construction. Cet
investissement, avoisinant les 20 millions de dollars, se répercute
directement sur les scolarités payées par les parents. Or les parents
subissent ce lourd fardeau sans même avoir été consultés.
Nous avons choisi d’inscrire nos enfants au GLFL afin qu’ils
bénéficient d’une éducation qui met en avant l’esprit critique et
scientifique ; une éducation qui apprend à nos enfants comment
argumenter pour convaincre et comment démontrer pour conclure. Une
éducation qui favorise la raison et le raisonnement. Or, sur la base de
ces principes et dans ces conditions de non transparence et de non
accès aux données réelles des dépenses effectuées, comment
voudriez-vous que le CDP-GLFL approuve le budget ? Devait-il
l’approuver aveuglément, sans explication convaincante, comme la MLF
l’a demandé à plusieurs reprises ?
Les demandes du CDP-GLFL ne se
limitent pas uniquement à l’aspect financier. Bien au contraire, nous
avons présenté à la MLF une série de propositions, basiques, couvrant
le volet pédagogique et éducatif (ex : mise en place d’un système de
remplacement des enseignants absents : des classes sont restées sans
enseignants pendant des semaines, etc…).
Malheureusement, la révision à la
baisse du taux d’augmentation de la scolarité et l’engagement de la MLF
envers l’application d’une partie de nos demandes pédagogiques, n’ont
pu être acquis qu’après un long et fastidieux processus juridique et
l’implication du juge des référés.
Maintenant qu’un accord a été atteint
auprès du juge des référés, il nous paraît essentiel d’évaluer la
gestion de ce conflit qu’a menée Mr. Deberre, Directeur General de la
MLF.
- Il faut tout d’abord noter, qu’à deux reprises, la MLF a refusé d’appliquer la décision du ministre libanais de l’éducation,
malgré des rappels répétés de la part des autorités libanaises. Les
journaux au Liban ont pointé du doigt ces comportements qui rappellent
le temps du colonialisme, où une association fait fi des décisions du
pouvoir exécutif. La MLF ne s’est soumise à cette décision qu’après un
jugement du juge des référés.
- La MLF ainsi que la direction du GLFL a eu recours à une multitude
de moyens de pression pour faire face à la position du CDP : pressions
sur les parents d’élèves (refus de délivrer les attestations
d’inscription et de fin d’année), sur les élèves eux-mêmes (des enfants
du primaire sont rentrés à la maison en pleurs accusant leurs parents
de vouloir fermer l’école : une circulaire scandaleuse avait été
distribuée aux élèves sans enveloppe), sur les enseignants et le
personnel (insinuations que les actions du CDP allaient aboutir à
l’annulation de leurs acquis sociaux), pressions politiques (des
délégations de la MLF ont rendu visite au premier ministre libanais
ainsi qu’à d’autres dirigeant politiques et hauts magistrats). Ces
agissements nuisent gravement à l’image de la France : les conflits
sociaux sont-ils résolus de cette manière en France ?
- Il faut également retenir le contenu des communiqués de la MLF
diffusés aux enfants et aux parents du GLFL, depuis Juin 2015. Voici
des extraits :
- Dès la signature de l’accord, la MLF et la direction de la GLFL ont
harcelé les parents à travers des messages et des communiqués les
appelant à venir payer le reste de la scolarité, selon l’accord, dans
des délais extrêmement courts à la caisse de l’établissement seulement
et en espèces, sous peine de voir leur enfants mis à la porte, au lieu
d’attendre la publication des souches du premier trimestre (un mois
plus tard). « A partir du lundi 14 septembre et dans le cas où les
parents n’auraient pas payé la totalité de la créance, leurs enfants ne
pourront pas être admis en cours » !
- « Ne compromettez pas l’éducation et l’avenir de ce que vous avez de plus cher au monde : vos enfants » !
- « (inscrivez vos enfants) dans un établissement en adéquation avec (vos) moyens financiers »
Mis à part le fait que ces communiqués rejettent clairement le
principe historique du GLFL de « mixité sociale », ils ont été perçus
comme des menaces directes envers nos enfants. Ne nous trouvons-nous
pas dans une situation d’abus de pouvoir sur personnes fragiles ?
Menacer nos enfants d’exclusion du cours, si les parents ne paient pas
dans un délai de quelques jours, cela peut-il émaner d’éducateurs ou de
pédagogues ? Les conséquences d’un tel acte affecteront nos enfants à
vie. Cette attitude discriminatoire nous étonne, surtout que les
retards de paiements sont d’habitude traités d’une manière discrète,
respectueuse et dans des délais acceptables. Il est de notre devoir de
dénoncer cette demande de paiement en urgence accompagnée de menaces
en totale opposition avec la convention des droits de l’enfant, la
déclaration universelle des droits de l’homme et les principes
républicains auxquels la MLF doit se soumettre.
Nous espérons avoir clarifié notre
position. Nous sommes d’ailleurs en mesure d’apporter tous les
justificatifs pour prouver ce que nous avançons.
Veuillez agréer l’expression de notre haute considération.
Parents d’élèves du GLFL.