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Commentaire de Emmanuel Glais

sur J'ai fait un rêve d'une gauche démocratique qui donnerait le pouvoir au peuple


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Emmanuel Glais 7 juin 2019 16:07

A la fascination de Guénon pour l’élite, dont il pensait certainement faire partie, je réponds par Voline. Lisez ce condensé de sa pensée : « Le fascisme rouge », en particulier le 3e point Raison psychologique. http://kropot.free.fr/Voline-fascismerouge.htm

Lisez au moins ce passage :

"Or, toute idée fausse acceptée comme juste est un grand danger pour la cause qu’elle touche. L’idée en question est celle-ci : Pour gagner dans la lutte et conquérir leur émancipation, les masses travailleuses doivent être guidées, conduites par une « élite », par une « minorité éclairée », par des hommes « conscients » et supérieurs au niveau de cette masse.

Qu’une pareille théorie, — qui, pour moi, n’est qu’une expression adoucie de l’idée de dictature car, en fait, elle enlève aux masses toute liberté d’action et d’initiative — , qu’une pareille théorie soit préconisée par des exploiteurs, rien d’étonnant. Pour être exploitées, les masses doivent être menées et soumises comme un troupeau. Mais qu’une telle idée soit ancrée dans l’esprit de ceux qui se prétendent émancipateurs et révolutionnaires, c’est un des phénomènes les plus étranges de l’histoire. Car — ceci me paraît évident, — pour ne plus être exploitées, les masses ne doivent plus être menées. Tout au contraire : les masses travailleuses arriveront à se débarrasser de toute exploitation seulement lorsqu’elles auront trouver le moyen de se débarrasser de toute tutelle, d’agir par elles-mêmes, de leur propre initiative, pour leurs propres intérêts, à l’aide et au sein de leurs propres et véritables organismes de classe : syndicats, coopératives, etc., fédérés entre eux.

L’idée de la dictature — brutale ou adoucie — étant universellement répandue et adoptée, la route est toute prête pour la psychologie, l’idéologie et l’action fascistes. Cette psychologie pénètre, empoisonne et décompose tout le mouvement ouvrier et l’engage dans une voie périlleuse."

Les autres qui me critiquent ne m’ont pas lu, ou ce qui serait plus inquiétant, pas compris. Selon les jours et les circonstances, je me considère parfois de gauche. En général cependant j’essaie d’utiliser un autre vocable, moins binaire, plus subtile. Dans ce texte, je m’inscris dans la tradition anarchiste, proudhonienne, socialiste libertaire, fédéraliste... comme vous voudrez. Je me place du côté de la gauche anti-autoritaire qui a critiqué Marx dès le début, puis Lénine, Mao... Celle de Makhno et Voline. Je critique la gauche autoritaire, trotskiste, de droite en quelque sorte, voulant imposer un « capitalisme d’Etat » en substituant son oligarchie à celle qui siège. Je considère qu’un parti ou mouvement qui n’est pas parfaitement horizontal ne sera pas en mesure d’abolir le capitalisme.

Si j’ai écrit ce texte, alors que le moment insurrectionnel des Gilets jaunes semble passé (ce que je regrette), c’est que j’estime que les idées démocratiques sont assez répandue chez les militants de la France Insoumise. Elles existent aussi à l’UPR. Elles n’existent quasiment pas ailleurs, bien qu’une partie de la droite voire extrême-droite défende aussi la démocratie directe (ce sont plutôt des figures isolées comme Charles Gave, Yvan Blot...). A gauche, je ne me fais pas d’illusion. Aucune grande figure n’est emballé par une démocratie beaucoup plus directe. Ruffin est peut-être convaincu par le RIC, mais depuis peu, et probablement de façon opportuniste ou superficielle. Ca ne semble être le truc ni de Mélenchon ni de Autain. Pour dépasser les discordes d’égo ou stratégie, j’invite ici (naïvement, sur un petit site d’information alternatif) les militants à renverser ces gens-là et à construire une vrai plateforme démocratique. Malheureusement, j’observe très peu d’appétence envers le RIC dans les autres mouvements de gauche. Pour ces gens qui maintiennent une organisation militaire dans leurs mouvements, ont peur du peuple. Ils sont foncièrement réactionnaires, incapables de sortir de la logique capitaliste.


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