@ Arthur,
« Article remarquable qui illustre bien cette définition du conspirationisme comme une capacité à voir un pouvoir, d’autant plus fantasmé qu’il est éloigné de celui qui en parle, comme s’il s’agissait d’une personne unique. »
Analyser, comme le fait l’article, la relation médias-publicité, présenter les budgets, les chiffres d’affaires, ce n’est pas du conspirationisme c’est une analyse du financement et du fonctionnement de cette relation. Identifier les groupes possédant les médias ce n’est pas les fantasmer, ils sont bien concrets.
« On comprend mieux alors d’où vient cette idée apparemment saugrenue d’un »Empire« qui »contrôlerait« l’ensemble des »médias« à seule fin d’y faire de la »publicité« . »
Cette idée « d’empire qui contrôlerait les médias à seule fin d’y faire de la publicité » n’a rien de saugrenue.
Je me permets de recopier un post que j’avais fait à propos d’un article (On achète bien les cervaux) qui traitait également de la relation médias-publicité :
Non seulement la publicité nous dit quoi vouloir mais plus implicitement elle nous « dit » quoi savoir. La partie consacrée à l’influence de la publicité d’un article de wikipédia (que j’ai collé ci dessous) le montre bien.
« Dans la mesure où les grands médias généralistes dépendent de manière majeure des revenus de la publicité pour survivre, le modèle suggère que l’intérêt des publicitaires prévaut sur le récit de l’information. Chomsky et Herman considèrent que, comme toute entreprise, un journal représente un produit pour lequel il est soumis à la concurrence au travers de son audience, prise au sens large : les lecteurs qui l’achètent ; parmi eux la partie de la population qui représente l’élite décisionnaire et éduquée ; mais aussi faisant corps avec cette audience les entreprises qui assurent la promotion de leurs produits dans les colonnes du journal. De sorte qu’un filtre apparaît entre ces colonnes, le média lui-même jouant finalement le rôle de »rabatteur" pour amener les lecteurs au profil choisi au contact des publicités, qui constituent au final le contenu le plus important pour l’entreprise de presse.
En conséquence, les thèmes abordés dans le reste du contenu, s’ils s’avèrent à contrepoint par rapport aux intérêts des sponsors et divergent par rapport à leur vision du Monde, sont à écarter. Selon cette théorie, le renversement est tel que le public achetant le journal s’avère être le produit final que l’entreprise de presse vend, par son tirage et la segmentation de son lectorat, aux entreprises qui achètent des espaces publicitaires : l’information ne joue qu’un rôle superficiel dans cet ensemble.
Cette théorie de Chomsky trouve sa concrétisation dans les propos cyniques et pragmatiques tenus par Patrick Le Lay en juillet 2004 .
« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective ’business’, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. [...] Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible. » Patrick Le Lay, propos tirés du livre Les Dirigeants français et le changement, éditions du Huitième jour.« »
Article complet :http://fr.wikipedia.org/wiki/M...
Concernant Noam Chomsky, il s’est particulièrement intéressé aux médias ; qui les possèdent, leur rôle et l’influence qu’ils peuvent avoir en démocratie dans le documentaire (très informatif et argumenté) Manufacturing Consent : Noam Chomsky and the Media sorti en 1992. J’en cite un court passage qui trouve un écho tout particulier à la citation de Patrick Le Lay :
« L’endoctrinement n’est nullement incompatible avec la démocratie. Il est plutôt, comme certains l’ont remarqué, son essence même. C’est que, dans un État militaire, féodal, ou comme on dit aujourd’hui un État totalitaire, ce que les gens pensent importe peu. Une matraque est là pour les contrôler. Si l’État perd son bâton, si la force n’opère plus et si le peuple lève la voix alors apparaît ce problème : les gens deviennent si curieux et si arrogants qu’ils refusent de se soumettre à l’autorité civile. Il faut alors contrôler leurs pensées. Pour ce faire, on a recours à la propagande, à la fabrication du consentement, à la création d’illusions nécessaires. Diverses façons de marginaliser les gens, de les réduire à l’apathie. »
A méditer ....
26/03 00:54 - Forest Ent
Je peux le redire une fois. Je suis pour le droit à la propriété privée, donc « capitaliste ». (...)
25/03 23:54 - sito
Forest Ent nous dit ceci le 18 mars : « Presque tout le monde est capitaliste, ici ». Sans (...)
22/03 10:35 - parkway
le chat toi t’as du bol tes posts ne sont pas fermés, c’est pas comme (...)
22/03 10:34 - parkway
il est tout de même étrange que les posts de demian west soit systématiquement fermés avec les (...)
22/03 09:31 -
ET oui DW, c’est cela le 5° ! Où est le cyberdissident ? Anonyme, tu le deviendras ! (...)
20/03 09:53 - aquad69
Bonjour Forrest Ent, plutôt qu’Eros, je dirais que c’est Dionysos qui mène les (...)
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