Mais il y a une question importante
dans votre commentaire : Vous demandez
aux institutions chrétiennes de condamner les écrits criminogènes, selon votre
expression, alors que Jésus lui-même ne l’a pas fait. Vous considériez-vous
plus juste que Jésus ? La justice divine n’a rien à voir avec la justice
humaine.
En quelque sorte vous donnez vous-même
la réponse. Elle est celle que j’ai toujours combattue chez les chrétiens
spirituellement violents : refuser l’usage de la raison comme dans toutes les
autres activités humaines. Elle est aussi nocive que la position apparemment
contraire des athées obscurantistes : refuser toute spiritualité qui s’investit
dans la recherche d’un Dieu, la
condamner à rester déraisonnable.
Comme l’Église vous pensez que, si
Jésus n’a pas condamné explicitement
la théologie criminogène de l’Ancien Testament c’est qu’il ne fallait pas le
faire. l’Église, je l’ai déjà dit, s’est bâtie principalement sur le mépris des juifs qui n’ont pas reconnu le
messie. La suite a été la longue haine des juifs et de nombreuses guerres
prétendument « chrétiennes » et "justifiées
comme celles de l’AT".
Ma position est effectivement opposée : Jésus n’a pas combattu toute la démarche vétérotestamentaire, il s’est limité à tenter de
faire comprendre, dans les conditions concrètes de son engagement, le
« relativement facile à comprendre », accessible à ses coreligionnaires
contemporains. Et c’est à ses
disciples de poursuivre (intellectuellement, en quelque sorte) le
perfectionnement de la religion (juive ou voulue avec un nouveau nom, peu
importe) avant tout pacifiante.