@troletbuse
Ironie suprême : l’Angleterre est venue en Europe et a triomphé en imposant le libéralisme économique sous la direction du trio infernal – Thatcher, Reagan, Friedman : sape des syndicats, paupérisation de l’Etat et des services publics, dictature médiatique à coups de « Il n’y a pas d’alternative » ; et avec Tony Blair : neutralisation de l’Europe avec l’élargissement à 28 Etats membres.
La Grande Bretagne a triomphé et voilà qu’elle se retire du jeu, mission accomplie ; mais ce sont les classes populaires qui provoquent ce retrait avec l’appui d’un vieux front anti-européen qui a pour origine la Seconde guerre mondiale ; de la Grande Bretagne, l’Angleterre n’a jamais vraiment pardonné à ce Continent capable de toutes les turpitudes de l’avoir abandonnée face au nazisme quatre années durant ; le Royaume-Uni sortira ruiné de cette guerre ; il y perdra son Empire ; soyons assurés qu’il y a encore des hommes et des femmes pour transmettre cette mémoire et ce ressentiment-là.
Ce vote d’une majorité de Britanniques pour la sortie de l’U.E n’annonce pas simplement « le réveil des classes populaires » ; c’est aussi la marque d’un caractère national : une grande confiance en soi car les Britanniques ont toujours pensé qu’ils méritaient mieux qu’une Commission européenne au service d’une oligarchie internationale sans frontière ni patrie ni culture, ni Histoire dont une bonne partie des réglementations, déréglementations, lois et autres directives contraignantes et menaçantes peut leur être attribuée.