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La politique britannique selon Boris Johnson

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Les cercles politiques et médiatiques se sont préoccupés ces derniers jours de l’arrivée de Boris Johnson au poste de Premier ministre britannique pour remplacer l’ancien Premier ministre Theresa May.

Il y a un grand intérêt à comparer les personnages de Johnson et du président américain Donald Trump, et à voir comment le consensus entre les deux dirigeants influera sur les questions relatives au Moyen-Orient.

L’ambassadeur américain au Royaume-Uni, Woody Johnson, a déclaré que les relations entre les deux pays seront “fantastiques” après que Boris Johnson a pris ses quartiers à Downing Street. Le président Trump lui-même a encouragé les Britanniques à choisir Johnson comme premier ministre. Il a été le premier à le féliciter d’avoir remporté le poste et a salué son arrivée au pouvoir, disant qu’il ferait “un excellent travail.”

Il y a un grand consensus dans les relations anglo-américaines, qui est en jeu depuis la divulgation des câbles diplomatiques envoyés par Sir Kim Darroch, l’ancien ambassadeur du Royaume Uni à Washington. Mais ce consensus est principalement dû à des intérêts communs, et non à des relations personnelles ou encore à des intérêts et orientations similaires entre Johnson et Trump.

Le nouveau Premier ministre britannique est bien décidé à poursuivre le plan du Brexit, avec ou sans accord, a-t-il dit. Il aura besoin de l’appui de la Maison-Blanche dans la prochaine phase. Un “deal” de libre-échange devrait compenser la sortie de l’économie britannique du bloc européen.

Quant aux ressemblances (certains analystes l’appellent “Trump Britannique),” elles ne sont pas tout à fait parfaites. En 2015, lors de la visite du président Trump à Londres, M. Johnson, alors maire de la ville, a déclaré que les propos de Trump, qui a dit que certaines zones de la ville étaient “non accessibles,” étaient “une terrible ignorance” et que le président était “inadapté pour être président.”

Il est vrai que la déclaration a eu peu d’impact sur la relation entre les deux hommes. Boris Johnson n’en a pas moins admiré le président américain. Mais la politique ne comprend que le langage des intérêts.

Je ne sais pas pourquoi les analystes arabes se chamaillent à parler de l’amitié des hommes politiques occidentaux à Israël et de leur hostilité envers les Arabes, chaque fois qu’un homme arrive au pouvoir. Tout le monde connaît les mécanismes politiques des pays occidentaux et les facteurs qui les gouvernent et les influencent.

Le nouveau Premier ministre britannique, qui a récemment été qualifié d’anti-arabe, d’anti-musulman et de pro-Israël, a critiqué la campagne militaire à Gaza en 2014. Il a également soutenu le soutien des États-Unis à une résolution de l’ONU condamnant la construction des colonies par Israël.

Avant de juger trop vite, il faut se rappeler que la politique britannique au Moyen-Orient n’a pas beaucoup changé avec la succession des premiers ministres depuis une vingtaine d’années. La période de Johnson, que certains pensent ne durera pas très longtemps, ne déroge pas à cette règle.

La politique britannique est devenue nettement rattachée à la politique américaine ces dernières années. Après Brexit, ce lien ne fera que s’approfondir. On s’attend à ce que le Royaume-Uni se place dans l’orbite de la politique américaine, du moins dans les premières années après Brexit. Ça va durer au moins jusqu’à ce que le Royaume-Uni se défasse des répercussions de la sortie.

Boris Johnson est également venu pour gérer le dossier très complexe Brexit, et ne va pas se pencher trop sur d’autres dossiers au point de faire des changements radicaux.

Quant à la politique britannique à envers l’Iran, Johnson semble être plus disposé à appuyer la position américaine. Il ne fournira pas un soutien gratuit aux positions des deux autres éléments du trio européen (France et Allemagne) vis-à-vis de l’Iran. La politique européenne vis-à-vis plusieurs dossiers, y compris l’Iran, ne lui convient pas. Johnson sera plus enclin à soutenir la politique du président Trump sur la question iranienne.

Il est vrai que Johnson ne se montrera pas plus agressif face à la crise du pétrolier détenue par l’Iran. Mais il devra la traiter en termes différents des politiques de Theresa May. Son discours politique est motivé par le désir de faire valoir la gloire et l’histoire de la Grande-Bretagne. Il ne laissera pas de côté la politique des mollahs iraniens et leur désir de profiter de la confusion politique qui a régné ces dernières semaines dans la politique britannique.

Autre chose à ne pas oublier : le dossier Brexit n’est pas si facile. Il est devenu très difficile de parvenir à un accord. Johnson a rejeté l’accord actuel du Brexit conclu en novembre dernier.

Les dirigeants européens refusent toujours de renégocier l’accord et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, souligne que c’est le seul accord possible pour l’UE. Conclure un Brexit sans accord est une aventure non calculée, surtout si l’Écosse décide de rester dans l’Union.

Suite à sa décision de vouloir renégocier l’accord Brexit, la France et l’Irlande ont averti le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson. Dublin l’a accusé de mettre la Grande-Bretagne “délibérément sur la voie du clash” avec l’UE.

 


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16 réactions à cet article    


  • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 31 juillet 2019 18:16

    Les clowns et les comiques sont à la mode en Italie, en Ukraine, aux Etats-Unis et maintenant au Royaume-Uni.

    Qu’est-ce qu’on va se marrer !


    • troletbuse troletbuse 31 juillet 2019 18:32

      @Séraphin Lampion
      N’oubliez pas la France. Il est même plus que clown


    • Séraphin Lampion Séraphin Lampion 31 juillet 2019 18:40

      @troletbuse

      oui, c’est vrai
      les autres sont des augustes, lui c’est le clown blanc, donnenur de leçons, rabat-joie, moralisateur... sinistre !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 juillet 2019 20:01

      @Séraphin Lampion
      Les Mamamouchis européens se fichent un peu de l’accord conclu, si Johnson refuse de payer les 39 milliards qu’il doit, soit disant, à Bruxelles, ce sont les autres pays européens qui paieront à la place.

      Ce qui les panique, c’est que la GB une fois sortie de l’ UE, il ne se passe aucune catastrophe économique pour la GB, ce qui serait un exemple épouvantable envoyé aux pays européens qui restent prisonniers du machin ...


    • Ilan Tavor aka Massada 31 juillet 2019 19:11

      L’arrière grand-père maternel de Johnson, Elias Avery Lowe, était un Juif né à Moscou.

      « J’ai l’impression d’être Juif quand le peuple juif est menacé ou visé par une attaque, et c’est là que ça ressors

      Il s’est lui-même défini comme « un sioniste passionné » qui « aime le grand pays » d’Israël


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 juillet 2019 19:52

        @Ilan Tavor aka Massada
        On s’en fout un peu, ce qui compte c’est qu’il respecte de vote des Britanniques, cela nous changera des votes des électeurs européens qui ne sont jamais respectés.


      • Captain Marlo Fifi Brind_acier 31 juillet 2019 19:47

        Tiens, un accord de libre échange entre la GB et les USA !?

        Et moi qui croyais qu’un pays qui sortait de l’ UE allait être « isolé, refermé sur lui même, qu’il ne pourrait pas se défendre face aux gros méchants loups mondiaux et finir par mourir d’inanition ... . »

        On m’aurait menti à l’insu de mon plein gré ?

        La GB signera des accords avec les USA, avec d’autres pays dans le monde dont des pays du Commonwealth, juste 53 pays et 2,4 milliards habitants, une paille....

        Si la France sortait de l’ UE, elle pourrait aussi signer des accords de coopération parmi les 88 pays de la francophonie, avec la Chine, l’ Inde, la Russie etc


        • Emohtaryp Emohtaryp 31 juillet 2019 23:30

          @Fifi Brind_acier

          Bonsoir,

          Bien sûr qu’il faut mettre un terme définitif à cette farce et infâme escroquerie européiste, et je serais encore plus radical en sortant, sans payer un seul copek de plus à cette crapulerie organisée, même mieux ! je leur infligerais des sanctions gratinées en retour pour rembourser tout ce qu’ils ont volé aux Français depuis des lustres...Sans oublier de s’occuper de la doxa de traitres et leurs complices qui sévissent depuis bien trop longtemps dans le pays ! Il faudra lever le voile totalement du mensonge organisé et les trainer en justice, les condamner le plus sévèrement possible à l’instar de l’actuelle sinistre de l’injustice à l’encontre des GJ et rétablir dans la constitution le délit de haute trahison.....

          Faisons un voeux d’étoile filante.... smiley


        • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er août 2019 06:42

          Très courte vidéo de Juppé expliquant qu’on peut craindre un Frexit, et donc... qu’il ne faut pas faire de référendum, mais préparer un referendum « pour une Autre Europe »..., la tarte à la crème de tous les dirigeants européistes.


          • kirios 1er août 2019 08:59

            @Fifi Brind_acier
            il ose se traiter de gaulliste ,il porte le drapeau à la boutonnière , ce vendu au BIlderberg  !
            il me dégoutte !


          • kirios 1er août 2019 09:02

            @kirios
            et en plus il fait référence à Sarkozy a et à Fillon , 2 citoyens qui , comme lui , sont connus pour leur exemplarité .


          • troletbuse troletbuse 1er août 2019 09:21

            @kirios
            Gaullçiste ou plutôt chevalier de la gaule à moins qu’il ne fasse référence à la justice qui l’a gaulé.


          • Serge ULESKI Serge ULESKI 1er août 2019 10:04

            @troletbuse

            Ironie suprême : l’Angleterre est venue en Europe et a triomphé en imposant le libéralisme économique sous la direction du trio infernal – Thatcher, Reagan, Friedman : sape des syndicats, paupérisation de l’Etat et des services publics, dictature médiatique à coups de « Il n’y a pas d’alternative » ; et avec Tony Blair : neutralisation de l’Europe avec l’élargissement à 28 Etats membres.

            La Grande Bretagne a triomphé et voilà qu’elle se retire du jeu, mission accomplie ; mais ce sont les classes populaires qui provoquent ce retrait avec l’appui d’un vieux front anti-européen qui a pour origine la Seconde guerre mondiale ; de la Grande Bretagne, l’Angleterre n’a jamais vraiment pardonné à ce Continent capable de toutes les turpitudes de l’avoir abandonnée face au nazisme quatre années durant ; le Royaume-Uni sortira ruiné de cette guerre ; il y perdra son Empire ; soyons assurés qu’il y a encore des hommes et des femmes pour transmettre cette mémoire et ce ressentiment-là.

            Ce vote d’une majorité de Britanniques pour la sortie de l’U.E n’annonce pas simplement « le réveil des classes populaires » ; c’est aussi la marque d’un caractère national : une grande confiance en soi car les Britanniques ont toujours pensé qu’ils méritaient mieux qu’une Commission européenne au service d’une oligarchie internationale sans frontière ni patrie ni culture, ni Histoire dont une bonne partie des réglementations, déréglementations, lois et autres directives contraignantes et menaçantes peut leur être attribuée.


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er août 2019 10:24

            @kirios
            Les pseudos gaullistes ne sont pas les seuls à nous prendre pour des billes.
            Depuis 40 ans, de l’Extrême gauche à l’Extrême droite, ils nous promettent tous « une Autre Europe ».

            Une fois les élections européennes passées, ils font des tractations de marchands de tapis afin de nommer les Mamamouchis qui vont diriger les diverses Institutions européennes, puis ils vaquent aux affaires courantes, et plus personne n’entend parler de changements ....


          • Captain Marlo Fifi Brind_acier 1er août 2019 10:40

            @Serge ULESKI
            Bonjour, tout à fait d’accord avec vous. Un petit livre indispensable pour comprendre les origines britanniques du néo libéralisme :

            « Les évangélistes du marché » de Keith Dixon :  privatisations, dérégulations & précarisation du travail.

            Mais Johnson n’a pas vraiment le choix, le Parti Conservateur risque de disparaître comme l’ UMP, s’il continue à lanterner les Britanniques, ils sont à 8%, alors que Farage est en embuscade avec 34% des voix.

            Les Britanniques ont la chance d’avoir une presse plurielle, ce qui n’est plus le cas en France. J’ajouterais, ce qui n’est pas écrit dans le billet, que Thérésa May était anti Brexit, ce qui va sans dire va encore mieux en le disant....


          • Julot_Fr 1er août 2019 15:41

            BOJO faisant parti de « l’etat profond », tout comme May, Macron, Merkel (les 3 MMMerdes), il n’est qu’une figure qui applique ce qu’on lui dit.. il est donc difficile d’imaginer quoique ce soit de bon pour le peuple brit sortant de ce type.

            Farrage l’a coince en lui proposant de s’unir pour brexiter (similairement a Philippot proposant l’alliance au cretin Arschilineau), le BOJO va refuser et on aura deja un avant gout de l’enculage des brit qui va se poursuivre

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