@Gollum
Mozart
était franc-maçon. Et le Requiem est une œuvre de commande. Ce qui
prouve bien que le génie peut utiliser l’imagerie religieuse, mais
que cela n’a rien à voir avec la substance de la chose.
L’art
moral est une catastrophe, vous-même l’avez écrit l’autre jour,
et vous aviez raison : il faut réunir les contraires, Blake,
Nietzsche, vous auriez pu ajouter Hermann Hesse (Demian traitre très
précisément ce sujet). La foi et l’art sont deux ordres
différents. Si vous avez besoin d’un medium sensible pour accéder
à Dieu, vous êtes dans l’envoûtement, vous n’êtes plus dans
la foi. Laquelle suppose la liberté.
Et
une fois de plus vous confondez morale et foi. Le vocabulaire moral
ne figure jamais dans le Nouveau Testament. Le Christ n’est pas
venu pour nous soumettre à la Loi, mais pour nous libérer de la Loi
(Paul). Et c’est alors, dans un second temps, lorsque l’on
accepte de le don de Dieu en Christ, que l’on accède à la Vie
Nouvelle, et que l’on devient capable d’agir bien, non par
devoir, mais spontanément, parce que l’on est au sein de la Vérité
et de la Charité. Mais certaines réalités vous sont tragiquement
inaccessibles. Vous êtes toujours au niveau du visible, du factuel,
du quantifiable, de l’émotionnel. Vous êtes jusqu’au bout des
ongles de votre époque, de votre pays : un Français du
vingt-et-unième siècle, sceptique, persifleur, cultivé, hautain,
sec, etc. Vous n’étiez pas comme ça lorsque vous étiez jeune. Un
idéal vous habitait. Que vous est-il arrivé ?