@JPCiron
L’éthologie moderne, essentiellement sur les primates, rejette la différence de nature au profit de la différence de degré, nous sommes d’accord. Mais il s’agit d’un point de vue stricto sensu clinique, nécessaire mais non suffisant.
Le langage permet déjà de différencier le règne animal du genre humain, comme une nécessité ontologique de construire et d’exprimer une histoire, une interrogation, un doute, en toute conscience.
La philosophie permet d’aller plus loin :
Pour Kant, c’est la morale qui distingue les deux par la conjonction de cette triple faculté de conscience, de raison et de volonté qui lui permet d’exercer sa liberté, le fameux libre arbitre, qui lui permet de se déterminer librement et en conscience, par l’accès libre et réfléchi au choix rationnel, au-delà de l’instinct.
Pour Bergson, la différence se situe également au niveau de la conscience de soi : le propre de l’homme est d’être un être pleinement conscient de lui-même.
Mais il y a un double niveau de conscience : l’homme possède une conscience sensible, comme l’animal, mais cette conscience se double d’une conscience réfléchie, qui lui fait savoir qu’il sait, qui lui permet de connaitre qu’il connait, par une capacité intellectuelle unique qui interagit entre les deux, au-delà d’une programmation génétique.
A la différence de l’animal, l’homme réfléchit sur ses propres actes, en étant conscient de lui-même, en recherchant le comment et le pourquoi i.e. le sens, et la vérité. Il peut s’étonner de sa condition existentielle, ce qui n’est pas possible dans le règne animal. Là où l’animal ne peut pas s’interroger sur sa différence ontologique avec l’homme, ce dernier peut, lui, se poser la question du propre de l’homme par rapport à l’animal.
Mais il y a encore un autre type d’argument, que je fais suivre.