Etienne Chouard parle de renoncement à la démocratie directe dans le sens
où toute la nombreuse population ne peut tout faire (« Nous sommes trop nombreux
pour élaborer, nous tous, les 40 millions, les lois », à 33mn50s).
Il interroge : « Est-ce qu’ils [les représentants] préparent
les lois et nous les votons ? Ou est-ce qu’ils votent les lois et nous
nous en remettons à leurs choix ? » (34mn52s).
- Mais dans le premier cas, contrairement à ce qu’il
dit (à 34mn01s),
cela reste de la démocratie directe, puisque la souveraineté (le pouvoir
de décision supérieur), reste à la population par référendum, et l’assemblée ne
fait que rédiger, compiler, proposer. Je suis pour ce cas, car il permet de
faire des débats publics (avec une iségorie obligatoire, c’est-à-dire une
égalité médiatique du oui et du non), et de confirmer avec quelle proportion l’assemblée
est en accord avec la population qui reste souveraine).
- Dans le second cas, nous sommes en démocratie
indirecte, si l’assemblée est non pas élue mais tirée au sort pour
représenter statistiquement et économiquement la société dans une mini-société :
le problème, c’est que les citoyens peuvent rester ignorants des décisions
(alors que nul n’est censé ignorer la loi), et qu’il y a plus de risque que l’assemblée
diffère de plus en plus de la société.
Et il ne faut pas confondre démocratie indirecte et représentative. Nous
serions en démocratie représentative réelle (ou « démocratie
liquide » selon le Parti Pirate) si des citoyens décident de confier la
décision de certaines choses (par manque de temps, de compétence) à leurs
représentants, mais peuvent à tout moment leur retirer cette mission : c’est
pourquoi nous ne sommes même pas en démocratie représentative : car les
représentants décident presque toujours à la place des citoyens sans qu’ils
aient le choix (donc la souveraineté) de ne pas avoir de représentants. J’ajoute
que je suis contre la démocratie représentative, car elle amène à un certain conservatisme, faisant substituer,
avec une certaine soumission à l’autorité, à des citoyens neutres des experts
réputés, déjà tendancieusement sélectionnés par les grandes firmes.
Le tirage au sort comme le panel représentatif) est intéressant
pour rassembler une mini-société qui a le temps et les moyens d’élaborer, recueillir,
synthétiser des propositions.
En démocratie, l’élection sans candidats est intéressante pour des
mandats individuels impératifs (et non représentatifs faisant
l’élu souverain), exécutifs, en particulier pour les ministres (qui
comme l’étymologie l’indique, s’occupent des petites choses, de l’administration,
et non du magistère de la décision, en particulier constitutionnelle et
législative).