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Commentaire de BA

sur Quelques livres de la rentrée


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BA 5 septembre 2019 20:51

Yann Moix : des écrits antisémites, négationnistes et aussi... négrophobes.


Dans « Ushoahia », rédigé et illustré par le romancier à la fin des années 1980, l’auteur d’« Orléans » s’attaquait aux Noirs en plus des juifs.


Les 32 pages de diatribes négrophobes et antisémites du « spécial Éthiopie » d’Ushoahia, le fanzine négationniste rédigé et illustré par Yann Moix. Sa virulence négrophobe s’additionne dans ce numéro aux saillies antisémites et négationnistes.


Stéréotypes éculés


Au mitan des années 1980, la famine sévit en Éthiopie. À la fin de la décennie, Yann Moix se souvient de la mobilisation internationale et prend prétexte de l’unanimisme pour, croit-il, jeter un pavé dans la mare (de sang) et singer Céline sur le ton de Bagatelle pour un massacre. Des concerts pour récolter des fonds  ? « Du Rock’N’ Torah », comme l’a révélé L’Expressdimanche 1er septembre. « Des photos de petits nègres rachitiques au petit bide rebondi  ? Ce ne sont que les négatifs des photos truquées par les juifs sur les prétendus camps de la mort. »


Il relaie des stéréotypes aussi éculés que le racisme. Ainsi la une de son journal : un Africain famélique et libidineux, couteau et fourchette dans les mains, au sexe proéminent en érection, se pourlèche les babines, couverture du magazine Lui représentant des femmes nues à ses côtés. C’est Gringoire ronéotypé.


Les textes sont à l’avenant : « Je suis noir, mais je me soigne... » ouvre la rubrique « Humeurs noires ». Laquelle commence par comparer un chien à un homme noir et « rappelle » également les origines « simiesques » de l’homme de couleur. L’auteur décomplexé sous son anonymat, comme sur les réseaux sociaux d’aujourd’hui, écrit le pire : « Je suis un Noir, je suis le dissemblable de l’homme, le boulet qu’il traîne à ses pieds comme l’héritage de son passé simiesque. »


Indécence


Né en 1968, il a rédigé ses pamphlets à la fin des années 1980 : un texte sur l’exécution à mort du dictateur roumain Nicolae Ceausescu donne une indication très précise. On est à l’aube des années 1990.


« Yann Moix a affirmé qu’il pensait envoyer ses textes et dessins à Hara-Kiri, explique Emmanuel Pierrat. L’hebdomadaire ne paraissait plus qu’épisodiquement en 1988 et 1989. Penser que le journal de Choron et Cavanna aurait publié des récits aussi racistes, c’est indécent... »


Si Yann Moix a présenté ses excuses et a tenté de se justifier sur ses « erreurs de jeunesse », il n’a pris la parole que pour « rassurer » ce qu’il appelle la « communauté juive » et ses représentants. Les Noirs  ? Ni lui ni les commentateurs – encore moins chez Ruquier qu’ailleurs – ne lui ont demandé de comptes. Un racisme à bas bruit.


https://www.lepoint.fr/societe/yann-moix-des-ecrits-antisemites-negationnistes-et-aussi-negrophobes-05-09-2019-2333840_23.php


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