@Luc-Laurent Salvador
Naguère les gestes étaient lents, mais le travail incessant, jamais un pas pour rien, une anticipation systématique et le partage du temps entre travail/repos/fête.
Aujourd’hui c’est une époque d’overdose en tout, la surabondance qui nous noie plutôt que nous combler, qui nous gave plutôt que nous nourrir.
Je pense, mais j’ai l’impression de savoir, que jadis, les hommes vivaient peut-être quarante cinq ans mais leur vie était aussi longue que la nôtre qui en dure quatre vingt.
Pour moi c’est ça l’accélération !
Quand j’étais enfant je croyais que les vacances scolaires duraient autant que l’année ! mon fils n’a jamais cru cela, parce qu’il était actif — pas toutefois comme aujourd’hui où une seconde de « vide » est impensable . J’ai toujours été attentive au temps perdu, au temps d’ennui, quand l’après-midi se traîne mais qui finit toujours par un bon bouquin, un désir, une idée, une surprise et l’on se couchait avec la hâte d’être demain !
Aujourd’hui tout est bouclé, les horaires de cours ou de loisirs ne laissent guère de place à l’imagination ni à la création et plutôt que vaquer hors temps le temps d’un transport, on se minute en communications ou zapping !
Bien sûr, les scientifiques trouvent une raison naturelle, qu’ils ont quantifiée !
Je ne vois pas les bêtes se dépêcher tout le temps, et il reste encore des gens hors capitalisme fou
qui « ont le temps » parce qu’ils n’ont pas à se dépêcher pour pointer à l’usine ou pour ne pas louper le feuilleton à la télé !