Pour qui roule Greta Thunberg ?
Le magazine suisse Weltwoche a publié au mois de janvier un article
intitulé « Wir basteln uns eine Klima-Ikone » (Nous nous créons une icône climatique) qui expliquait que la grève à
l’école de avait coïncidé avec le lancement d’un livre sur le changement
climatique, écrit par sa mère, Malena Ernman, et que la campagne de pub est
apparue sur les réseaux sociaux à partir du compte du responsable des relations
publiques de l’éditeur du livre, M. Ingmar Rentzhog, le jour du lancement du
produit en librairie et en ligne. Rentzhog a envoyé (et payé) un photographe
indépendant pour photographier la grève dans une école pour publier les photos
sur Facebook et la vidéo sur YouTube.
C’est le même Rentzhog qui a créé une boîte appelée « We
Don’t Have Time » (nous n’avons plus le temps), une sorte d’agence de pub axée
sur le climat. En octobre 2018, il a invité Greta à rejoindre le conseil
consultatif des jeunes de la société. Au cours des semaines qui ont suivi, il a
utilisé son image de manière intensive avant l’émission d’actions de la société,
et ça s’est traduit pas la vente d’un million de livres. Les costumes d’Harry
Potter et les tresses de la Walkyrie sont le packaging d’un produit lancé à coups
de marketing-mix. Si, en plus ça va dans le sens d’un greenwashing qui justifie
l’austérité, il ne faut pas s’étonner du matraquage médiatique.
Le hic, c’est que la décroissance est incompatible avec l’économie
capitaliste qui ne peut rémunérer le capital accumulé que par un accroissement
permanent de l’endettement de ses débiteurs. Il s’agit donc de creuser encore l’écart
et d’endetter encore davantage les insolvables et non pas de ralentir le rythme
de la production et de la consommation (en tous cas, pour la consommation, pas
pour tout le monde !).