Greta au moins est un révélateur. Lancez le sujet sur la table, et vous savez très vite à qui vous avez affaire. A quelqu’un qui reconnait que cette gamine est l’expression d’un malaise infini, montrant l’échec des adultes, alors que le monde meurt, ou alors vous lisez éberlué un récit à charge, rappelant celui de l’évêque Cochin, lors de procés de Jeanne d’arc...

Vous ne comprenez rien à la dynamique qui a poussé cette gamine sur le devant de la scène. Des« Greta », il pourrait y en avoir des milliers.... Elle est l’incarnation d’une douleur et d’un esprit de révolte qui ont parfois possédé la jeunesse, au cours des temps, à saisir les enjeux bien mieux que les vieilles barbes.....De Jeanne d’arc à Mary Shelley, des égéries ont vues de façon tellurique ses possibles, ont eu un regard mythologique sur la vie, se sont faits visionnaires, en phase…..Les années 60 en ont été le dernier témoignage, qu’on a éteint rapidement. Peut être que c’était notre dernière chance…. C’est que la jeunesse est proche du monde animal, du ressenti. Quelque chose à voir avec les hormones, et peut être que l’intelligence à un moment prend le relai.

Les vieux restent souvent sur le rivage, voyant la vague se gonfler au large. Bientôt ils comprendront que c’est un tsunami. « On n’est pas con, puisqu’on est vieux » se moquait Boris Vian….Ah il est beau le monde adulte. Nous avons tout perdu, les illusions, et même maintenant le respect des gamins, pour lesquels nous ne représentons que la somme de nos échecs, de nos impasses, de notre aveuglement maintenant devant la catastrophe, tétanisés par ce qui nous arrive, juste préoccupés par la peu de ressembler à un « vieux », copiant les teenagers dans leur accoutrement….. Reste la tentation de leur mettre une claque, ou pire, une fessée, en leur conseillant de rester à la maison, en attendant d’être grand, une promesse maintenant incertaine, pour donner leur avis. ’This is the end’, comme disait Jim Morrison