Les flux et reflux des nationalisations et privatisations
sont le reflet du rapport de force entre les forces productives et le capital.
Les privatisations commencent souvent par des petits
morceaux de l’entreprise publique : filiales ou minorité du capital. Mais quand
le mouvement est enclenché, le privé devient vite boulimique et dévore même les
services publics selon le slogan : « nationalisation des pertes,
privatisation des profits ».
Le front populaire est assez timide n’a privatisé que les
usines d’armement en août 1936 et les chemins de fer un an plus tard en créant
la SNCF, et c’est le GPRF qui a lancé le plus grand mouvement de
nationalisation en France en s’appuyant sur les décisions du programme du CNR :
instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant
l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de
l’économie.
Mais l’intégration de la France à l’UE et sa soumission aux directives des « commissaires » s’est
soldée par un retour au privé de Saint Gobain, CCF, Paribas, Suez, Rhône
Poulenc, Péchiney, Usinor-Sacilor, du CIC, Crédit du Nord et Thomson. La plupart de ces fleurons ont disparu, phagocytés et démembrés par des multinationales étrangères, laissant
des dizaines de milliers de salariés sur le carreau.
Aujourd’hui, c’est le cœur des services publics qui devient
la cible : France Télécom, GDF, une partie d’EDF, et Air France, ainsi que des
« bijoux de familles » comme les autoroutes et ce n’est bien sûr pas dans l’intérêt
de la majorité de la population. Juste dans celui de quelques très riches « compatriote »
qui ont su démanteler la cohésion populaire.