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extraits du chapitre 19 La Parabole d’Esther. anatomie du Peuple Élude Gilad ATZMON — Dossier de Presse page11/12 :
(...) Le Livre d’Esther est un récit biblique qui sert de fondement à la fête de Pourim, laquelle est probablement la plus joyeuse des festivités juives. Ce livre relate une tentative de judéocide, mais il raconte aussi une histoire dans laquelle des juifs réussissent à modifier le sort qui leur est destiné. Dans ce livre, les juifs réussissent non seulement à se sauver, mais même à se venger. Le récit se situe dans la troisième année du règne du roi Assuérus, l’Empereur de Perse, qui est généralement identifié à Xerxès (Cyrus) Ier. C’est une intrigue de palais, avec un complot (la tentative de massacrer les juifs que nous avons mentionnée) et une courageuse et très belle reine juive (Esther), qui réussit à sauver le peuple juif in extremis. (...) La morale de cette histoire est très claire : si les juifs veulent survivre, ils ont intérêt à infiltrer les arcanes du pouvoir. À la lumière du Livre d’Esther, de Mardochée et de Pourim, l’AIPAC et la notion de « pouvoir juif » semblent l’incarnation d’une idéologie profondément biblique et culturelle. Toutefois, c’est ici que se produit un renversement intéressant. Bien que ce récit soit présenté comme une collection de faits réels, l’authenticité historique du Livre d’Esther est très largement remise en cause par la plupart des biblistes contemporains. L’absence de corroboration claire de l’un quelconque des détails de la narration relatée dans Le Livre d’Esther avec ce que l’on connaît de l’Histoire de la Perse à partir des sources classiques a conduit beaucoup de spécialistes à la conclusion que ce récit est en très grande partie (sinon totalement) fictionnel. Autrement dit, toute considération morale mise de côté, la tentative de génocide décrite est fictive. Apparemment, Le Livre d’Esther installe ses adeptes dans un syndrome de stress prétraumatique collectif faisant d’une « destruction » imaginaire une « idéologie de la survie ». Et, de fait, d’aucuns voient dans cette chronique une allégorie de juifs parfaitement assimilés qui découvrent qu’ils sont en butte à l’antisémitisme, mais qui sont aussi en position de sauver leur peau, ainsi que celle de leurs coreligionnaires juifs.(...) Comme dans la religion de l’Holocauste, dans Le Livre d’Esther, ce sont les juifs qui croient en eux-mêmes, en leur propre puissance, en leur unicité, en leur sophistication, en leur habileté à conspirer et à prendre le contrôle de royaumes entiers, en leur capacité de se sauver eux-mêmes. Dans Le Livre d’Esther, il n’est question d’autre chose que de la prise du pouvoir ; ce livre exprime bien l’essence et la métaphysique du pouvoir juif. (...)
https://www.editionsdemilune.com/media/extraits/Esther/Dossier-de-presse-La-Parabole-d-Esther-Web-Opt.pdf