En matière d’évolution du climat récent (disons depuis 1975), on a effectivement une thèse scientifique présentée dans les publications du GIEC. Il se trouve que la majorité des travaux scientifiques sur le climat récent, semble accréditer la thèse d’une composante anthropique dans ce réchauffement. C’est non seulement possible, mais assez probable.
La plupart des scientifiques sceptiques reconnaissent volontiers un accord avec cette possibilité et cette probabilité. Mais le diable est dans les détails comme souvent.
L’essor de la civilisation a reposé essentiellement sur la hausse des températures observées depuis quelques milliers d’années (en dépit de quelques zig zags). En quoi une hausse supplémentaire de quelques degrés constituerait-elle une preuve de catastrophes à venir ?
Où sont les preuves qu’on avait naturellement atteint un optimum des températures et que toute hausse à partir de maintenant est potentiellement catastrophique ?
La quasi totalité des modèles de simulation d’évolution du climat ont prouvé sur les 30 années passées qu’ils réchauffent plus l’atmosphère que les observations ne le montrent. A priori il semblerait sage d’envisager qu’ils se trompent lourdement sur la sensibilité de la vapeur d’eau atmosphérique à une hausse de température. A minima, il serait hasardeux de leur faire confiance pour prédire l’avenir à un demi siècle, voire 100 ans s’ils se sont révélés défaillants jusqu’ici à coller aux observations.
Oui le taux de CO2 a atteint des niveaux inconnus dans un passé récent. Dans le même temps les satellites nous disent que la planète reverdit à grande échelle. Difficile de mobiliser les troupes avec aussi peu de choses dans la musette...
Mais, le réchauffement climatique est effectivement un symptôme d’évolutions plus larges et qui sont préoccupantes. Ce qui me navre en tant qu’écologiste de longue date, est le climat d’hystérie autour de ce sujet, qui ne nous mène nulle part. Tous nos actes sont fortement conditionnés et contraints par la structure économique et sociale et ont de fait une portée assez limitée.
Ce sont les poltiques, qui ont par ex choisis l’actuel modèle de mondialisation des échanges, qui a vu nos marchandises manufacturées par des centrales à charbon, à l’autre bout du monde, et les km parcourus par les marchandises que nous achetons multipliés par 7 en quelques décennies. Les mêmes qui refusent que le carburant aérien soit taxé comme le carburant automobile. Les mêmes qui plébiscitent le tourisme planétaire des céréales, les mêmes qui ont laissé la publicité lessiver les cerveaux à grande eau et la consommation de viande atteindre des niveaux pathologiques et écocides si on la banalise à échelle planétaire.
Comment motiver au delà de la frange déjà convaincue de l’urgence écologique (qui elle, est réelle, contrairement à l’urgence climatique), alors que le système économique entier nous envoie dans le fossé ?