@Yann Esteveny
Ce n’est pas Vatican II ou le pape qui fait le Christianisme, c’est le Christ lui-même qui se laisse rencontrer et qui est au centre de l’Eglise. C’est aux fruits que l’on reconnaît l’arbre et lorsque les manifestations de l’Esprit-Saint se font nombreuses, nous pouvons être sûr de la valeur de la foi des personnes par qui l’Esprit-Saint se manifeste. Si l’arbre se dessèche dans un certain nombre de diocèses catholiques, ce n’est pas le cas partout. L’Esprit-Saint est bien présent dans de nombreuses paroisses catholiques, en particulier dans les grandes villes et les paroisses protestantes peuvent également être touchées. Ces paroisses ont retrouvé le sens de l’évangélisation des apôtres et n’hésitent plus à annoncer l’Evangile à ceux qui sont en demande. La spiritualité chrétienne ne peut exister en se tournant vers nous même comme dans le yoga. Nous tourner vers Dieu entraîne instantanément la communion avec tous les Chrétiens par l’amour que Dieu nous donne. Nous ne pouvons donc vivre cette spiritualité qu’au milieu des autres et la paroisse est un des lieux permettant cette spiritualité. L’amour de Dieu n’est pas limité aux seuls Chrétiens et nous sommes de fait envoyés vers toute l’humanité.
Pour Vatican II, c’est n’est pas dans la liturgie qu’il faut voir le plus grand changement, mais dans ce que la réflexion que St John Newman a apporté à l’Eglise un siècle plus tôt, à savoir que si la révélation a été complète avec Jésus, la compréhension que nous en avons est incomplète et évolue avec nous. En particulier, les informations que la science et l’histoire nous apportent contribuent à améliorer cette compréhension. Aucun dogme n’est intangible, tout peut être amélioré. Ce point est la véritable source du schisme lefébriste et la raison pour laquelle cette secte refuse le retour dans l’Eglise malgré la main tendue. Il y a eu d’autres tentatives de sécession, comme par exemple avec l’antipape Clément XV, mais aucune de ces sectes n’a porté du fruit.
Pour avoir analysé quelques documents issus de Vatican II, en particulier sous l’angle de l’évangélisation, je peux affirmer que, s’il existe encore quelques erreurs d’appréciation du monde qui nous entoure, il n’y a rien qui remette en cause fondamentalement ces documents. Ils représentent probablement un progrès par rapport aux précédents, mais peuvent (et doivent) encore être améliorés. Il ne faut pas oublier que même si l’Esprit-Saint est présent lors de la rédaction, il ne peut aller au-delà des connaissances des évêques et cardinaux qui les rédigent. N’oublions pas que ce sont des hommes.