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Commentaire de Pascal L

sur L'Église Catholique et les traductions


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Pascal L 20 novembre 2019 18:03

@Rémy Mahoudeaux
Pour la foi du charbonnier, ce n’est plus guère d’actualité. Vous avez une intelligence, utilisez-la. 
Pour la Peshitta, je vous conseille la traduction de l’évangile de Matthieu à partir de l’araméen faite par Mgr Alichoran de l’Eglise assyro-chaldéenne qui est encore araméophone. Le livre est fourni avec un CD qui contient un nombre considérable de notes. Vous trouvez aussi beaucoup d’informations sur le site http://www.eecho.fr avec en particulier les travaux du père Frédéric Guigain.
Pour la preuve de l’origine araméenne des Evangiles, il faut se pencher sur les signes de l’oralité : rimes, rythmes, symétries et enchaînement. Il n’y a aucune altération de ces signes sur le texte araméen alors que nous n’en trouvons presque plus sur toutes les autres traduction. Sachant que la structure des textes en araméen et dans d’autres langues est conservée, la seule hypothèse possible et qu’ils ont disparus à la traduction et non l’inverse. Ils n’auraient pas pu apparaître sans changer quelque chose de la structure de l’Evangile. Par ailleurs, il existe au moins deux textes différents en araméen qui disent que Matthieu a récité son Evangile pendant 6 ans et qu’il l’a mis par écrit la 7ème année, soit en 37 si nous considérons que la résurrection a eu lieu le 9 avril 30. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour écrire dans une autre langue, d’autant plus que les traductions en grec que nous connaissons sont plutôt datées de la fin du premier siècle.

Tresmontant et Carmignac ont fait une erreur fondamentale. L’hébreu était une langue morte au premier siècle. Son seul usage était liturgique. Elle était vivante avant l’exil et a été ressuscité il n’y a pas très longtemps pour servir de langue commune à des Hébreux bien malmenés par l’histoire. Ecrire en Hébreu, c’est limiter fortement son auditoire. Jésus et ses disciples parlaient araméen et cette langue était parlé sur une grande partie du Moyen Orient, de l’Iraq actuel à la Palestine et l’Arabie. C’est donc tout naturellement que ces Evangiles ont été écrits en araméen. Même pour l’Evangile de Jean qui semble avoir été écrit initialement en Grec, nous savons par les Actes des Apôtres que Jean a été convoqué devant le Sanhédrin, le tribunal religieux. La langue utilisée pour sa défense était encore l’araméen et il a du préparer cette défense et y mettre des marques d’oralité pour pouvoir apprendre cette défense par cœur.

Pour l’Evangile, pas de soucis, en dehors de celui des témoin de Jéhovah qui contient des erreurs manifestes, la plupart des traductions conviendront. Les 24000 manuscrits ou fragments à notre disposition ont été analysés. On a recensé près de 400000 différences, ce qui dépasse le nombre de mots, mais il ne faut pas oublier que ces manuscrits sont dans toutes les langues de la Méditerranée. Sur ces 400000 différences, la quasi-totalité sont des erreurs de copistes. Une vingtaine de différences posent un problème et une seule correspond à un changement de dogme (dans Luc 22). C’est d’ailleurs la version choisie par les Témoins de Jéhovah. Une étude a été menée sur la probabilité de retrouver les noms présents dans les Evangiles sur les pierres tombales et les documents du premier siècle. Tenez-vous bien, la répartition statistique trouvée par les archéologues correspond à ces quatre Evangiles alors que nous ne pouvons en dire autant des Evangiles apocryphes.


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