@Claude Gracée
Un travail remarquable. Vous mettez le doigt sur l’essentiel : quid du droit dans les affaires de ce genre ? Qu’en est-il par exemple de l’égalité de temps de parole entre accusation et défense ? Pour Adèle, une très long témoignage en accès libre partout. Pour Christophe, un droit de réponse sur Mediapart, en accès payant. Du coup, pour beaucoup de gens, c’est le chapô (très orienté) du journal qui fait loi. Et la pression sur les témoins ? Que pensez-vous de la « lettre au père » d’Adèle ? Qui pourrait résister à un bombardement pareil ? Plenel se prend pour un justicier, mais ses enquêteurs sont plutôt mauvais. Dans l’affaire Rugy (un politique que je n’aime pas, mais la question est ailleurs) tout le volet immobilier est bidon. Pour s’en apercevoir, il suffisait de se renseigner sur le loyer normal d’un deux pièces dans la région. Dans le cas qui nous occupe, si quelqu’un a triché, c’est le propriétaire, pas le locataire, qui n’a rien gagné là-dedans. Les « limiers » de Mediapart n’ont rien vérifié.
Dans le même ordre d’idée, que signifie la prescription quand il est permis, 44 ans après, d’accuser nominalement quelqu’un qui n’aura jamais l’occasion de se défendre. Là encore, Polansky m’est indifférent, et je ne prends pas partie, mais cet « open bar » de l’accusation, ajouté à l’irrespect de la présomption d’innocence et du secret de l’instruction (sans parler de l’enquête à charge et à décharge) présage d’une sombre évolution de la justice en France. Ou faut-il jeter tout ça aux orties et préférer un innocent en prison à un coupable en liberté ?